Jean-Marc Vallée reçoit l’Insigne du mérite à titre posthume

Jean-Marc Vallée

Jean-Marc Vallée

Crédit : Université de Montréal

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La Faculté des arts et des sciences souligne l’œuvre remarquable de Jean-Marc Vallée en lui décernant à titre posthume l’Insigne du mérite.

C’est à la collation des grades du 24 août que Daniel Jutras, recteur de l’Université de Montréal, Frédéric Bouchard, doyen de la Faculté des arts et des sciences (FAS), et Bernard Perron, directeur du Département d’histoire de l’art et d’études cinématographiques, ont décerné, à titre posthume, l’Insigne du mérite de la FAS à Jean-Marc Vallée. Son fils, Alex Vallée, était présent pour recevoir l’Insigne. Cette distinction reconnaît «l’œuvre remarquable de personnalités nationales ou internationales qui se sont brillamment illustrées au cours de leur carrière».

UdeMNouvelles s’est entretenu avec Thomas Carrier-Lafleur, professionnel de recherche et chargé de cours à l’UdeM, mais également directeur adjoint de l’Observatoire du cinéma au Québec (affilié au Département d’histoire de l’art et d’études cinématographiques) et du Laboratoire CinéMédias.

La Faculté des arts et des sciences a décerné à Jean-Marc Vallée l’Insigne du mérite à titre posthume. Qu’est-ce que cela signifie?

Jean-Marc Vallée avait déjà accepté de recevoir cet insigne il y a quelques années, mais la remise officielle n’avait pu se concrétiser. Souligner ainsi, maintenant, l’œuvre exceptionnelle de ce cinéaste qui a eu un rayonnement important constitue un exemple inspirant pour les étudiantes et étudiants du Département d’histoire de l’art et d’études cinématographiques. Diplômé en études cinématographiques de l’UdeM en 1986, Jean-Marc Vallée, qui a marqué toute une génération de cinéastes, était par ailleurs généreux de son temps: il avait accepté de donner des conférences et des ateliers sur le campus de la montagne, notamment dans le cadre de la série Au cœur du cinéma québécois.

Que représente l’œuvre de Jean-Marc Vallée dans l’histoire du cinéma au Québec?

Son œuvre est assez hétéroclite: du vidéoclip il est passé au court métrage, puis au long métrage de fiction et à la série. Son premier long métrage, Liste noire, est un film assez singulier pour le Québec de cette époque en raison de son mélange des genres, mais il lui a permis de faire un premier séjour à Hollywood. Toutefois, c’est vraiment le film C.R.A.Z.Y. qui lui a ouvert toutes les portes. Jean-Marc Vallée maîtrisait une grammaire cinématographique qui dépasse le Québec. Il avait une forme d’audace et n’avait pas peur des grandeurs. Il a évolué dans les plus hautes sphères de l’industrie du septième art tout en travaillant avec des collaborateurs essentiellement québécois – pensons à Yves Bélanger, son directeur de la photographie.

Sur le plan stylistique, son cinéma se démarque par un mélange de réalisme et de fantaisie. Il n’y a pas vraiment de cinéastes qui ont atteint ce niveau d’excentricité et de folie toujours dans un contexte réaliste. De plus, la musique de ses films est aussi importante que l’image. Enfin, le rythme rapide de son montage, avec des retours en arrière très courts, est caractéristique d’un «style Vallée».

De quelle autre façon la Faculté des arts et des sciences rendra-t-elle hommage à Jean-Marc Vallée?

Nous sommes en train de mettre sur pied des classes de maître au Département d’histoire de l’art et d’études cinématographiques avec l’appui de l’Observatoire du cinéma au Québec. Nous voulons commencer cette année un cycle de rencontres avec ses proches collaborateurs qui visent à comprendre sa méthode de travail.

Également, à la fin de l’année 2023, nous souhaitons organiser une journée d’étude qui porterait un regard scientifique sur sa méthode et l’importance de son œuvre. L’idée flotte aussi d’instaurer quelque chose de pérenne, telle qu’une grande conférence sur le cinéma à laquelle participeraient des réalisateurs et réalisatrices dont l’œuvre a une certaine parenté avec celle de Jean-Marc Vallée.

Thomas Carrier-Lafleur prépare un essai sur le passage à Hollywood de Jean-Marc Vallée, de 2009 à 2021, pour la maison d’édition L’instant même.

Consulter le texte hommage.