Que pense votre adolescent de Montréal?

Crédit : Juan Torres

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À travers la photo, des adolescents de Montréal se sont exprimés au sujet de leur ville. Un projet de recherche-action au moment où Montréal élabore son nouveau plan d’urbanisme et de mobilité.

Que pensent les jeunes Montréalais de leur quartier, de leur ville? En quoi Montréal est-il un bon endroit pour grandir? Comment devrait se transformer Montréal pour mieux accueillir les adolescents?

Pour le savoir, Juan Torres, professeur à l’École d'urbanisme et d'architecture de paysage de l’Université de Montréal, et Natasha Blanchet-Cohen, professeure au Département des sciences humaines appliquées de l'Université Concordia, leur ont donné la parole en collaboration avec le programme C-Vert des YMCA du Québec.

Donner une voix aux jeunes pour s’exprimer sur Montréal

Durant l’été, une cinquantaine de jeunes de 14 à 16 ans de six arrondissements montréalais participant au programme d’engagement environnemental C-Vert des YMCA de l’île peuvent s’exprimer sur ce qu’ils pensent de Montréal.

Des appareils photo numériques leur sont prêtés de une à trois semaines. Certains jeunes partent à la recherche de ce qui pourrait avoir une influence sur leur bien-être, peu importe l’échelle: il peut s’agir de grands espaces sur le territoire métropolitain ou d’un petit bout de leur quartier. Pour d’autres jeunes, à la manière de journalistes, la consigne est de photographier leur groupe et les actions qu’ils réalisent au courant de la saison estivale, comme l’aménagement d’une ruelle verte.

Les photos prises par ces jeunes constituent non seulement un matériau très riche qui fera l’objet d’une exposition au courant de l’automne, mais aussi le point de départ de discussions avec eux, propices à la réflexion et porteuses d’apprentissages.

«C’est l’occasion d’entendre le témoignage de jeunes sur ce qui change dans la ville selon eux, sur les endroits qu’ils aiment, leurs déplacements, les lieux qu’ils fréquentent. C’est aussi l’occasion de mieux comprendre leurs préoccupations et leurs frustrations: quels sont les lieux où ils aimeraient aller, mais auxquels ils n’ont pas accès ou alors ceux dont ils se sentent captifs et qu’ils voudraient voir changer?» souligne Juan Torres.

Collecter des données

Le projet des deux professeurs permet de recueillir des données de recherche. D’une part, les discussions sont enregistrées et, tout comme les photos, feront l’objet d’analyses qualitatives. D’autre part, des questionnaires permettent d’obtenir le profil socioéconomique des participants.

«En tant que professeur d’urbanisme, c’est une manière d’élaborer une méthodologie participative qui met en évidence le discours des jeunes pour qu’il soit entendu par les décideurs, qui sont tous des adultes. Je pense par exemple aux professionnels de l'aménagement, mais aussi évidemment aux élus», déclare Juan Torres.

Un projet citoyen

Le projet est bien sûr formateur pour les adolescents et les adolescentes. Mais pas seulement!

«Les jeunes possèdent des compétences qui peuvent être très utiles à leur communauté. Leur donner une voix et reconnaître ces compétences est également nécessaire sur le plan éthique: ce sont des personnes qui habitent la ville et qui, comme les adultes, sont des utilisateurs légitimes de ce milieu de vie! mentionne Juan Torres. Et leur point de vue peut nous étonner. Ils peuvent nous en apprendre beaucoup de par leur expérience sur ce que la ville présente comme éléments d’exclusion ou au contraire sur ce qu’elle offre sur le plan de l’inclusion.»

  • Photographies prises par des adolescents de Montréal

    Photographies prises par des adolescents de Montréal

    Crédit : Juan Torres

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