Le bruit ambiant est associé à un risque accru d’accident vasculaire cérébral

Les études indiquent que, au-delà de 40 dBA la nuit et de 55 dBA le jour, les effets du bruit peuvent se manifester par de la fatigue, du stress, des troubles du sommeil ou de l’humeur ainsi que des problèmes cardiovasculaires.

Les études indiquent que, au-delà de 40 dBA la nuit et de 55 dBA le jour, les effets du bruit peuvent se manifester par de la fatigue, du stress, des troubles du sommeil ou de l’humeur ainsi que des problèmes cardiovasculaires.

Crédit : Getty

En 5 secondes

Le bruit ambiant est associé à un risque accru d’accident vasculaire cérébral dans la région de Montréal chez les personnes de plus de 45 ans, selon une étude de l'École de santé publique de l'UdeM.

Larisa Inès Yankoty

Larisa Inès Yankoty

Crédit : Photo de courtoisie

Chaque augmentation de 10 décibels A (dBA) du bruit extérieur est associée à un risque accru de six pour cent de subir un accident vasculaire cérébral (AVC) chez les personnes de 45 ans et plus vivant dans la région de Montréal.

C’est ce que met en lumière une étude publiée il y a quelques mois dans la revue Noise & Health. L’étude longitudinale a été menée par la doctorante Larisa Inès Yankoty, sous la direction de la professeure Audrey Smargiassi, de l’École de santé publique de l’Université de Montréal.

Cette conclusion résulte d’un couplage des données médicoadministratives d’une cohorte de près de 1,1 million de personnes résidantes de Montréal, de 2000 à 2014, aux mesures d’échantillonnage du bruit enregistrées au cours de cette période par environ 200 sonomètres installés partout sur le territoire. Les données sur le bruit obtenues par l’équipe de la professeure Smargiassi sont maintenant diffusées par le consortium de recherche canadien CANUE.

«Plusieurs études, notamment en Europe, ont déjà démontré que le bruit a un effet délétère sur la santé cardiovasculaire, certaines faisant un lien entre la pollution sonore et les cas d’infarctus du myocarde», dit Larisa Inès Yankoty.

Selon la doctorante, la présente étude est l’une des rares à établir une association entre le bruit et l’incidence des cas d’AVC.

Une association plus forte pour les AVC ischémiques

Audrey Smargiassi

Audrey Smargiassi

Crédit : Université de Montréal

Au cours de la période étudiée par Larisa Inès Yankoty, plus de 25 000 personnes ont été hospitalisées en raison d’un AVC dans la région de Montréal, soit 2,5 % de la cohorte des personnes âgées de 45 ans et plus.

Les données indiquent que les AVC ischémiques sont davantage associés au bruit que les AVC hémorragiques. Les AVC ischémiques surviennent lorsqu’un caillot de sang bouche un vaisseau sanguin du cerveau, tandis que les AVC hémorragiques se produisent lorsqu’il y a rupture d’une artère dans la boîte crânienne.

Sur l’île de Montréal, c’est autour des axes routiers importants que le bruit ambiant est le plus élevé; les risques d’AVC seraient donc potentiellement plus grands chez les personnes vivant à proximité de ces voies de communication.

«Il importe de préciser que nous parlons ici d’une association entre le bruit et le risque d’AVC ischémique et non d’une relation de cause à effet, insiste Audrey Smargiassi. Nos analyses statistiques sont imparfaites et ne permettent pas d’affirmer que la survenue d’un AVC découle spécifiquement du bruit ambiant.»

Cette étude complémente un rapport international publié en juin par le Health Effects Institute dans lequel ont été évalués 353 articles scientifiques publiés entre 1980 et 2019 traitant des effets de la pollution produite par le trafic routier sur la santé. Audrey Smargiassi est l’une des signataires du rapport.

À quels bruits équivalent les décibels?

L’intensité des sons est exprimée en décibels A sur une échelle allant de 0 dBA, seuil de l’audition humaine, à environ 120 dBA, limite supérieure des bruits usuels de notre environnement.

Crédit : Bruitparif

Les études indiquent que, au-delà de 40 dBA la nuit et de 55 dBA le jour, les effets du bruit peuvent se manifester par de la fatigue, du stress, des troubles du sommeil ou de l’humeur ainsi que des problèmes cardiovasculaires.

Une exposition chronique au bruit supérieure à 76 dBA peut poser un risque à long terme de perte auditive. Par ailleurs, on ne devrait jamais être exposé à des bruits supérieurs à 140 dBA en raison du risque immédiat d’acouphènes, voire de surdité.