Redécouvrir les beautés fluviales d’Hanoi

Le fleuve Rouge vu du quartier de Bǻc Biên, à Hanoi

Le fleuve Rouge vu du quartier de Bǻc Biên, à Hanoi

En 5 secondes

Shin Koseki, professeur à l’École d’urbanisme et d’architecture de paysage de l’Université de Montréal, mène un projet de recherche-création sur le fleuve Rouge à Hanoi.

Shin Koseki

Shin Koseki

Crédit : Amélie Philibert

Quelle relation les habitants d’Hanoi souhaitent-ils entretenir avec le fleuve Rouge et comment cette région peut-elle contribuer, par des occasions uniques, à développer une ville fluviale?

Telle est la question à laquelle tente de répondre Shin Koseki, professeur à l’École d’urbanisme et d’architecture de paysage de l’Université de Montréal, dans le cadre du Workshop Atelier Terrain (WAT) UNESCO 2022.

Le WAT UNESCO est une activité de recherche-création et recherche-action qui invite les étudiants et étudiantes de toutes les disciplines enseignées à la Faculté de l’aménagement de l’UdeM à se pencher avec des chercheurs et des professionnels du monde entier sur des questions de développement urbain durable dans différents contextes géographiques.

Cette activité internationale est organisée par la Chaire UNESCO en paysage urbain de l’UdeM, dont Shin Koseki est le titulaire. Cette année, la capitale vietnamienne est le théâtre de ce projet de recherche interdisciplinaire qui vise à accroître les connaissances scientifiques, sociales et citoyennes sur les enjeux de l’urbanisation des grands fleuves de la planète, qu’il s’agisse d’inondations, de contamination de l’eau, de transport maritime, etc.

Les équipes étudiantes se rendront à Hanoi à l’été 2023, mais c’est en mai dernier que s’est déroulée la première collecte de données photographiques des quartiers qui bordent le fleuve Rouge.

«Notre première visite servait également à rencontrer les instances politiques locales et internationales sur place, précise Shin Koseki. Notre approche vise la compréhension des enjeux sur le terrain par le rassemblement des différents groupes d’intérêt: les décideurs et les experts en aménagement d’universités du Vietnam et d’ailleurs, mais aussi les résidants et leurs aspirations pour leur environnement.»

Le cas particulier d’Hanoi et de son fleuve Rouge

Les rives de la rivière Rouge à Banana Island, à Hanoi

La capitale du Vietnam est une ville historique construite le long du fleuve Rouge, un des grands cours d’eau du monde. Bien que son appartenance culturelle, voire sa dépendance, à l’eau soit très forte, Hanoi est aujourd’hui fracturée par une énorme digue – servant de bouclier contre les inondations – qui obstrue la vue sur l’eau et réduit son accessibilité pour les habitants.

«Hanoi conserve une relation puissante, mais parfois problématique avec l’eau, note le chercheur. On voudrait trouver des solutions durables, en collaboration avec les autorités, des organisations locales, des étudiants et étudiantes du Vietnam et d’universités étrangères, pour remettre l’eau au cœur de la ville et aider la population à redécouvrir ses beautés.»

Coopération et créativité

Un pêcheur urbain sur le lac de l’Ouest, à Hanoi

Tablant sur le partage des expériences, la multiplicité des langages et la mise en commun des connaissances scientifiques, culturelles et politiques, le projet de Shin Koseki s’inscrit dans le cadre d’une recherche-création.

Dans cette optique, les équipes étudiantes du WAT UNESO prioriseront les formes créatives, telles que les maquettes, dessins, cartes, schémas, etc., pour synthétiser l’information recueillie tout au long de leurs visites à Hanoi et de leurs rencontres avec les diverses parties prenantes.

«Dans la façon d’aborder les enjeux, nous laissons davantage d’espace à la créativité plutôt qu’à la démarche scientifique à proprement parler. Nous essayons de montrer que nous n’avons pas nécessairement besoin de cohérence pour fonctionner. Nous utilisons la représentation picturale et graphique comme vecteur des connaissances au lieu des articles scientifiques», résume Shin Koseki.