«Quatre histoires de famille», par Bernard Émond

L'ouvrage «Quatre histoires de famille», par Bernard Émond

L'ouvrage «Quatre histoires de famille», par Bernard Émond

En 5 secondes

Un livre bouleversant aux allures tchékhoviennes.

Une femme revient à Montréal pour enterrer son frère à qui elle n’a pas adressé la parole depuis 40 ans. En interrogeant les gens de son quartier, elle découvre un homme qu’elle n’a jamais connu, un homme bon. Quels liens avons-nous tissés avec ceux qui nous entourent? interroge Bernard Émond dans ce recueil de nouvelles crépusculaire. Des écorchés vifs y traversent un Québec en mutation. Un livre bouleversant aux allures tchékhoviennes.

Quel est le fil conducteur de ces quatre histoires?

Le sens de la perte traverse toutes ces histoires. J’ai le sentiment d’avoir passé ma vie à perdre. Sur le plan collectif, j’observe la culture traditionnelle québécoise disparaître peu à peu sous l’effet de la culture de masse nord-américaine, le lien avec la France reculer et l’anglosphère triompher partout. Sur le plan individuel, j’arrive à un âge où j’ai perdu mes parents et où je commence à perdre quelques amis.

Avec ce constat pour toile de fond se trouve aussi l’ébahissement devant la beauté du monde – ou de ce qu’il en reste.

Pourquoi avoir choisi de prendre la plume plutôt que la caméra?

Je suis cinéaste, mais la littérature a toujours été mon premier amour. Lorsqu’on est cinéaste, les contraintes s’enchaînent quant au budget, aux horaires, à la mise en scène, à la coordination, etc. Le cinéma est fabuleux et m’a permis de fabriquer du réel. Mais j’ai toujours eu l’impression de manquer de temps. En écrivant, si je ne suis pas satisfait d’une phrase, je peux la reprendre le lendemain et la peaufiner. Un petit récit se travaille autant qu’on le souhaite sans grandes ambitions, il y a simplement celle d’être présent au monde. Le jour où j’arrêterai de faire des films, je continuerai à écrire pour le plaisir.

Et en même temps, votre écriture est très imagée, comme dans un film.

Je n’ai aucun talent pour les abstractions. Je pense en images, je pense en histoires.

En savoir plus

Quatre histoires de famille
Bernard Émond
Anthropologie, 1974 et 1977
Leméac Éditeur, 2022
128 pages

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