«I ❤️ Sorel»: une vision humoristique moderne de la solitude au théâtre

De gauche à droite: Sarah Hassanaly, Alexis Audet, Amélie Hotte, Anouk Élias-Pinsonnault et Mariam Afifi interprètent le texte de Camille Santerre-Baillargeon.

De gauche à droite: Sarah Hassanaly, Alexis Audet, Amélie Hotte, Anouk Élias-Pinsonnault et Mariam Afifi interprètent le texte de Camille Santerre-Baillargeon.

Crédit : Fantin Parreaux-Ey

En 5 secondes

La troupe Théâtre Université de Montréal présente les 8 et 9 décembre «I ❤️ Sorel», une œuvre de Camille Santerre-Baillargeon, diplômée en littératures de langue française de l’UdeM.

Des raisons bien différentes amènent Carole, Alice, Maxime, Mathilde et Catherine dans le ventre rassurant de l’aire de restauration vide des Promenades de Sorel. C’est à travers leurs monologues intérieurs que ces cinq personnes se croisent, s’observent, se jugent et se devinent. Et si le centre commercial, personnage muet de cette pièce, leur permettait d’être unis dans leur solitude et leur quête de sens? Et si la résilience de ce lieu déserté, royaume des âmes errantes, des petits vieux et de leur café, possédait quelque chose qui échappe aux gens?

Aborder la solitude et la quête de sens de manière humoristique, c’est ce qu’a cherché à faire Camille Santerre-Baillargeon en écrivant I Sorel, que présentera la troupe Théâtre Université de Montréal les 8 et 9 décembre.

La pièce s’articule entièrement autour de monologues basés sur la vie et les pensées qu’attribuait l’auteure aux personnes qui fréquentaient le centre commercial de Sorel. «Mais cette vie et ces pensées que je projetais sur elles n’ont sûrement aucun rapport avec ce qu’elles sont ou pensent réellement», admet l’auteure. Les individus enfermés dans leurs préjugés et leurs apparences qui ont peur d’aller vers l’autre sont au cœur de sa réflexion dans cette œuvre.

Cinq interprètes de divers domaines d’études prêteront leur voix au texte coloré de Camille Santerre-Baillargeon: Mariam Afifi (sciences de la communication), Alexis Audet (cinéma), Anouk Élias-Pinsonnault (histoire de l’art), Sarah Hassanaly (enseignement du français au secondaire) et Amélie Hotte (sciences de la communication).

Rashel Bessette, diplômée de l’École nationale de théâtre, s’occupe de la mise en scène, assistée d’Alexane Desaulniers, étudiante en enseignement du français au secondaire à l’UdeM.

L’inspiration japonaise «kintsugi» ou comment sublimer la cassure

«Le kintsugi, c’est la réparation par l’art», explique la diplômée en littératures de langue française de l’UdeM. Cet art ancien japonais consiste à réparer les céramiques en mettant en valeur les fêlures et les cassures. «La philosophie derrière cet art est que, au lieu de cacher la réparation, on cherche à l’enjoliver, à magnifier la cassure!» L’objet devient donc encore plus beau par le fait qu’il a été cassé puis recollé.

Camille Santerre-Baillargeon a ainsi voulu appliquer le kintsugi aux personnages de sa pièce. «Mes personnages sont un peu cassés, imparfaits, mais c’est ce qui les rend beaux et attachants. Même chose pour le centre d’achats, certains diront qu’il est laid, mais moi je l’aime!» poursuit l’auteure en riant.

Une ode à la langue québécoise

Comme le veut la tradition, la première production de la saison de la troupe Théâtre Université de Montréal est une mise en lecture d'un texte étudiant choisi en collaboration avec le Département des littératures de langue française. 

«Le projet est né dans un cours de création littéraire en 2016 qui portait sur l’écriture d’un lieu, à la manière de Georges Perec qui s’assoit dans un lieu pour le décrire», dit l’auteure. Elle souligne son intention de mettre à l’honneur la langue parlée québécoise, qu’elle trouve belle, vivante et inspirante! «Je trouve ça particulièrement beau de voir comment la langue se transforme dans différentes régions, comment les gens se l’approprient et jouent avec, il y a une forme de poésie là-dedans», conclut-elle.

Informations pratiques

La pièce I Sorel sera présentée les 8 et 9 décembre à 19 h 30 au Centre d’essai de l’Université de Montréal, 6e étage du pavillon J.-A.-DeSève, 2332, boulevard Édouard-Montpetit.

Tarifs: 7 $ pour la communauté étudiante et 10 $ pour le grand public.

Réservations et achat de billets

Cette lecture théâtrale sera aussi offerte sous la forme d’un radiothéâtre sur les ondes de CISM, 89,3 FM, la radio étudiante de l’UdeM, le 15 décembre à 19 h.