Une clinique vétérinaire pour les animaux des jeunes de la rue

Crédit : CHUV

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En collaboration avec l’organisme Dans la rue, la Faculté de médecine vétérinaire de l’Université de Montréal a mis en place un service de soins pour les animaux appartenant aux jeunes de la rue.

Cet après-midi-là, dans les locaux de l’organisme Dans la rue, qui vient en aide à de jeunes sans-abris ou d’autres en situation précaire, il y en a quelques-uns accompagnés de leur chien, de leur chat et pour l’un d’eux de son rat domestique. Tous sont venus faire soigner gratuitement leur animal de compagnie par une équipe de la Faculté de médecine vétérinaire de l’Université de Montréal composée de membres des personnels clinicien-enseignant et de soutien ainsi que d'étudiants et étudiantes de troisième année du doctorat en médecine vétérinaire. 

Cette plage de soins gratuits est offerte chaque mercredi depuis maintenant plus de 20 ans. C’est le père Emmett Johns, fondateur de l’organisme, qui avait communiqué avec les Drs André Dallaire, alors vice-doyen aux études à la faculté, et Diane Blais, aujourd’hui décédée, vice-doyenne aux affaires étudiantes, au sujet des différents besoins des animaux des jeunes de la rue. Grâce à leur engagement et à celui d’autres membres du corps enseignant, ils ont établi un partenariat de soins qui se poursuit depuis. 

Prodiguer des soins de base aux animaux

Dans les locaux de l’organisme Dans la rue, cinq consultations sont offertes simultanément par une équipe composée de 10 étudiants et étudiantes, 5 vétérinaires et 4 techniciennes en santé animale. L’équipe est venue avec un camion rempli de matériel comprenant un échographe, un microscope, des vaccins et des antiparasitaires fournis par la compagnie Zoetis. 

«On prodigue des soins de base pour des problèmes communs qu’on verrait en pratique générale. Il peut s’agir d’infections causées par des plaies ou de vaccins à administrer ou encore d’antiparasitaires à appliquer. Si jamais cela devient plus compliqué, si par exemple l’animal a besoin d’une chirurgie ou de soins plus complexes, on peut faire appel soit au CHUV [Centre hospitalier universitaire vétérinaire], soit à une autre clinique», explique le Dr Yves Rondenay, adjoint à la direction du Centre hospitalier universitaire vétérinaire. 

Expérience enrichissante pour les étudiants

Ce stage obligatoire pour les étudiants et les étudiantes de troisième année du doctorat en médecine vétérinaire leur permet de vivre une expérience clinique enrichissante. «C’est l’une des premières fois où ils font des consultations tout seuls. À la fin, ils valident bien sûr les résultats avec le vétérinaire responsable du cas. Ce stage, qu’ils apprécient beaucoup, leur permet de voir un aspect communautaire de la médecine vétérinaire qu’ils étudient peut-être moins», dit Yves Rondenay. Certains d’entre eux, une fois diplômés, choisissent de revenir en tant que superviseurs vétérinaires bénévoles. 

Favoriser l’approche Une seule santé

Différents intervenants sociaux de l’organisme Dans la rue sont aussi présents à cette journée de consultation si les jeunes veulent profiter de ce moment pour poser différentes questions. 

Cela rejoint aussi l'approche Une seule santé, préconisée par l’Organisation mondiale de la santé, qui reconnaît que la santé de tous les organismes vivants est le produit des liens entre les humains, les animaux, les plantes et l'environnement qu'ils partagent. «Cette clinique permet de voir le rôle communautaire du médecin vétérinaire dans une perspective générale de la discipline avec l’approche Une seule santé. Pour ces jeunes, leur lien avec leur animal est important et les soins qu’ils peuvent lui apporter sont aussi importants. Les étudiants et étudiantes voient donc le côté bien concret de cette approche», conclut Yves Rondenay. 

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