La science ouverte: décloisonner le savoir pour une société plus juste
- UdeMNouvelles
Le 30 mai 2023
Les Études supérieures et postdoctorales de l’UdeM proposent une école d’été doctorale et postdoctorale sur la science ouverte.
La réduction des inégalités systémiques est essentielle pour parvenir à un changement de culture universitaire et permettre aux membres d’une société d’être parties prenantes d’une science citoyenne dont personne n’est exclu. Cette posture scientifique doit être connue puis incarnée dès l’amorce du parcours doctoral.
En novembre 2021, l’UNESCO – l'Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture – a adopté sa recommandation pour une science ouverte. Ce concept n’est pas nouveau, mais dans sa recommandation, l’UNESCO propose une première définition établie à l’échelle internationale.
La science ouverte y est définie comme un concept inclusif visant à rendre les connaissances scientifiques accessibles et réutilisables; à renforcer la collaboration et le partage des données au profit de la science et de la société; et à ouvrir les processus de création, d’évaluation et de diffusion des connaissances au-delà des cercles restreints de la communauté scientifique. La Recommandation de l’UNESCO sur la science ouverte énonce un ensemble commun de valeurs – telles que la qualité et l’intégrité, la diversité et l’inclusion – et de principes directeurs incluant la transparence, la reproductibilité et la durabilité.
L’avancement du savoir plutôt que la compétition
Parmi les valeurs qui sous-tendent la science ouverte se trouve l’intérêt collectif, tel qu’il a été mis de l’avant dans le contexte récent de la pandémie de COVID-19. La production d’un vaccin a été accélérée grâce à la collaboration scientifique entre les pays, production dont les processus sont habituellement régis par la compétition et une course au brevet. Cette posture scientifique est particulièrement importante face aux problèmes planétaires de notre époque et doit être prise en considération dès l’amorce d’un programme de recherche aux cycles supérieurs.
Selon Vincent Larivière, professeur à l’École de bibliothéconomie et des sciences de l’information de l’Université de Montréal et directeur de la Chaire UNESCO sur la science ouverte nouvellement créée à l’UdeM, une personne au doctorat peut difficilement envisager une carrière en recherche sans connaître les principes de la science ouverte et y adhérer. «Ces principes sont en train de devenir la norme dans bon nombre de domaines et leur application est dans certains cas obligatoire pour certains organismes subventionnaires», dit-il.
Dans la même optique, les universités doivent davantage encourager les chercheurs et chercheuses à adopter une approche collective dans leurs travaux, promouvoir le partage et la réutilisation des données, plutôt que de valoriser uniquement le nombre de publications. «Il existe plusieurs idées fausses sur la science ouverte au sein de la communauté de recherche, ajoute Vincent Larivière. La principale est qu’il faut payer pour la mise en libre accès des articles scientifiques, ce qui est inexact. La quasi-totalité des revues permet le dépôt des articles dans des archives institutionnelles et disciplinaires.»
L’université apporte sa contribution
Dans le but d’atteindre les objectifs énoncés dans sa recommandation, l’UNESCO demande aux pays membres de prendre des mesures concrètes sur plusieurs plans dans sept domaines d’action pour mettre en place de manière juste et équitable une science ouverte.
Le quatrième domaine d’action vise l’échelon institutionnel: «Investir dans les ressources humaines, la formation, l’éducation, la maîtrise des outils numériques et le renforcement des capacités au service de la science ouverte», peut-on lire. Plus précisément, il est recommandé aux universités d’intégrer un socle de compétences liées à la science ouverte à tous les programmes de recherche des cycles supérieurs.
Une école d’été sur la science ouverte
En plus de ses activités menées à la Chaire UNESCO sur la science ouverte, Vincent Larivière collabore à une école d’été destinée aux doctorantes et doctorants et aux postdoctorantes et postdoctorants sur la science ouverte organisée dans le cadre du programme de développement professionnel Les saisons des ESP. Les personnes participantes auront l’occasion de comprendre les avantages de la science ouverte au doctorat et pour la recherche en général et de prendre part à une expérience de collaboration scientifique.
La science ouverte mérite d’occuper une place grandissante dans le parcours de recherche aux cycles supérieurs. Ultimement, comme l’énonce l’article 27 de la Déclaration universelle des droits de l’homme, favoriser une meilleure accessibilité et une transparence accrue de la science, c’est aussi défendre le droit fondamental de chacun de participer au progrès scientifique et de partager les bienfaits qui en résultent.
Pour en savoir davantage sur l’école d’été doctorale et postdoctorale des Études supérieures et postdoctorales (ESP) de l’Université de Montréal sur la science ouverte: saisonsesp.umontreal.ca/activites/ecole-dete-doctorale-et-postdoctorale-2023/.
