Concilier transition numérique et transition écologique
- UdeMNouvelles
Le 8 novembre 2023
- Béatrice St-Cyr-Leroux
L’UdeM lance un nouveau programme pour aider à mieux comprendre les conséquences environnementales de l’ère numérique et offrir des pistes de solution afin de réduire cette empreinte.
La Faculté de l’éducation permanente (FEP) de l’Université de Montréal propose une nouvelle formation axée sur les enjeux environnementaux de l’ère numérique.
Intitulé Transition numérique et transition écologique: défis et pistes de solutions, ce programme est le fruit d’une collaboration entre la FEP et Chemins de transition, une initiative du Vice-rectorat à la recherche, à la découverte, à la création et à l’innovation qui s’intéresse aux conséquences des bouleversements écologiques sur la société québécoise.
Offerte en trois modules, la formation vise à mieux outiller le personnel des services numériques et les gestionnaires d’entreprise qui souhaitent apprendre comment réduire les effets négatifs des technologies sur l’environnement. La formation est aussi destinée à ceux et celles qui travaillent dans les domaines de l’environnement et de la responsabilité sociale.
En somme, les spécialistes du programme y détaillent les façons d’atteindre une transition «numéricoécologique»: quelles sont les technologies qui peuvent être utilisées pour faciliter un virage vert, comment analyser les répercussions de ses services numériques sur les écosystèmes, comment créer des services moins énergivores, etc.
«Ultimement, on propose des leviers concrets pour aider les gens à devenir des acteurs de changement et contribuer à l’émergence d’une société plus juste et durable», indique Martin Deron, responsable du défi numérique de Chemins de transition.
Un enjeu important et pourtant méconnu
Le virage numérique est l’une des avancées majeures de transformation et d’essor de nos sociétés. Or, l’empreinte environnementale de ce secteur est souvent sous-estimée alors que la multiplication des objets connectés et l’explosion des usages contribuent à la hausse des émissions de gaz à effet de serre (GES) et de la demande en ressources.
«On estime que l’univers numérique au sens large du terme est responsable d’environ 3 à 5 % des émissions mondiales de GES. À titre comparatif, les émissions de l’aviation civile se chiffrent à 2,5 % et celles des véhicules lourds à 4 %. On se rend compte que plus cet univers grossit, plus il s’accompagne d’impacts environnementaux et contribue à rendre nos modes de vie intenables», souligne Martin Deron.
Le responsable rappelle que, de manière parfois contre-intuitive, le monde numérique est très matériel. On parle d’appareils qu’il faut renouveler fréquemment à cause de l’obsolescence programmée (en plus d’être fabriqués avec des métaux qu’il faut exploiter), de centres informatiques qui font fonctionner lesdits appareils (qu’il faut alimenter en énergie) et de réseaux (de câbles, d’antennes) qui relient les deux.
La formation est ainsi l’incarnation d’un désir de la FEP et de Chemins de transition de donner un coup d’épaule et de s’engager dans la résolution de ces défis d’envergure. Elle est axée sur les solutions, comme les façons d’accroître la durée de vie des appareils, l’élaboration de nouveaux modèles d’affaires qui réduisent le temps de consommation et la priorisation des usages numériques.
«C’est une formation qui se veut très pratique pour que les participantes et les participants puissent avoir en main les outils nécessaires à la conception de services plus sobres et à l’émergence d’usages numériques plus responsables», conclut Martin Deron.