Dalia Gesualdi-Fecteau à la tête du CRIMT

Dalia Gesualdi-Fecteau

Dalia Gesualdi-Fecteau

Crédit : Valérie Paquette

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Professeure à l’École de relations industrielles de l’UdeM, Dalia Gesualdi-Fecteau est nommée directrice du Centre de recherche interuniversitaire sur la mondialisation et le travail.

La professeure Dalia Gesualdi-Fecteau, de l’École de relations industrielles de l’Université de Montréal, a été nommée le 1er novembre directrice du Centre de recherche interuniversitaire sur la mondialisation et le travail (CRIMT). Elle succède ainsi à son collègue Gregor Murray, qui a dirigé le Centre depuis sa création, il y a 22 ans.  

Après avoir obtenu un baccalauréat en droit de l’UdeM et être devenue membre du Barreau du Québec, Dalia Gesualdi-Fecteau a pratiqué pendant plusieurs années le droit du travail à la Direction générale des affaires juridiques de la Commission des normes du travail (aujourd’hui la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail). Elle y a représenté des salariés non syndiqués jusqu’à la Cour suprême du Canada. 

Ses réflexions menées dans le cadre de ses activités professionnelles l'ont incitée à entreprendre des études doctorales en droit. Sa thèse, axée sur la situation des travailleurs migrants temporaires, lui a d'ailleurs valu le Prix de la meilleure thèse de doctorat en sciences sociales de l'Université. 

De 2012 à 2022, elle a été professeure au Département des sciences juridiques de l’UQAM. Elle est par la suite venue enseigner à l’École de relations industrielles de l’UdeM. Dalia Gesualdi-Fecteau s’était associée au CRIMT en 2006, tandis qu’elle était étudiante de maîtrise. 

S’intéressant notamment aux politiques publiques en matière de travail et d’emploi ainsi qu’à la réalité des travailleurs à statut précaire, Dalia Gesualdi-Fecteau parle des défis qui l’attendent à la direction du CRIMT.

Quel est le lien entre les différents projets de recherche que mènent les équipes du CRIMT?

Dalia Gesualdi-Fecteau: De façon générale, nous nous intéressons aux façons dont les chamboulements sociétaux affectent et modifient le travail.  

Le CRIMT est aujourd'hui un véritable joyau, rassemblant plus de 180 spécialistes, toutes et tous engagés dans des projets de recherche comparative et interdisciplinaire qui visent à comprendre l'évolution du monde du travail. Initialement centré sur l’étude de la mondialisation des moyens de production et de ses conséquences sur le travail, le CRIMT poursuit cette tradition d'excellence en matière de recherche, mais dans un contexte de polycrise, désormais marqué par des instabilités croissantes. Parmi ces défis figurent les changements climatiques et technologiques, les tensions géopolitiques ainsi que l'accroissement des inégalités auxquelles un nombre toujours plus grand de personnes doivent faire face. 

À cet égard, je tiens à souligner que nous avons l’immense privilège de bénéficier de l’héritage laissé par la génération précédente de chercheuses et de chercheurs, qui a su bâtir un réseau international d’une envergure unique, aux réalisations remarquables. Nous devons également une grande part de notre succès à notre collègue Gregor Murray, de l’École de relations industrielles, qui a cofondé le CRIMT et l’a dirigé pendant plus de 20 ans.

Ces chercheuses et chercheurs associés au CRIMT viennent de quels établissements?

DGF: Le CRIMT réunit des spécialistes du travail et de l’emploi de plusieurs universités québécoises, dont l’Université Laval, l’Université de Montréal, HEC Montréal, l’Université McGill et l’UQAM. 

Il réunit en outre des chercheuses et des chercheurs d’une douzaine de pays – comme les États-Unis, le Mexique, l’Argentine, la Belgique, la France et le Royaume-Uni – qui sont, entre autres, rattachés à 20 centres de recherche partenaires.  

Enfin, il convient de mentionner que la grande majorité de nos recherches sont menées en collaboration avec divers acteurs et partenaires du monde du travail. Ce dialogue constant avec les parties prenantes nous permet d’enrichir nos recherches transdisciplinaires, de rester à l’avant-garde des changements sur le terrain et d’explorer des questions encore peu étudiées.

Quelle couleur entendez-vous apporter au CRIMT au cours de votre mandat?

DGF: J’entends poursuivre la mission du CRIMT qui, depuis 20 ans, joue un rôle clé dans la compréhension des défis auxquels sont confrontés les acteurs du monde du travail et les communautés dans lesquelles ils évoluent. Les travaux réalisés au CRIMT recèlent un potentiel transformateur considérable, et mon objectif est de faire en sorte que ces recherches rayonnent largement, touchant un public de plus en plus vaste. 

Je tiens à promouvoir la visibilité de nos recherches, tant sur le plan national qu’à l’échelle internationale, afin qu’elles reçoivent la reconnaissance qu’elles méritent. Alors qu’on parle aujourd’hui de plus en plus de science ouverte, j’ai toujours cru que c’est l’une de nos responsabilités en tant qu’universitaires d’élargir la portée de nos travaux et d’y intéresser de plus en plus de gens. 

Le CRIMT a constamment joué un rôle de soutien actif à l’égard de la relève en recherche fondamentale et en recherche appliquée dans le secteur du travail et de l'emploi. Il a su créer des lieux de réflexion stimulants et inclusifs, et nous veillerons à poursuivre et à enrichir cette tradition. 

Enfin, l'une des grandes forces du CRIMT réside dans son environnement convivial et chaleureux, propice à l'établissement de collaborations de recherche solides, mais aussi à la création de liens d'amitié durables. Nous avons également la chance de pouvoir compter sur une équipe exceptionnelle de professionnelles et de professionnels qui, au quotidien, font preuve de rigueur, de créativité et de savoir-faire. C'est un véritable privilège pour notre communauté de recherche de travailler à leurs côtés et pour moi de prendre la barre de ce magnifique vaisseau!