Santé mentale: un colloque pour créer des ponts entre la pratique et la recherche

Le Colloque de la recherche pour la santé mentale au Québec réunira les trois plus importants instituts de recherche québécois en santé mentale, soit l’Institut universitaire en santé mentale Douglas, le Centre de recherche CERVO et le Centre de recherche de l’Institut universitaire en santé mentale de Montréal.

Le Colloque de la recherche pour la santé mentale au Québec réunira les trois plus importants instituts de recherche québécois en santé mentale, soit l’Institut universitaire en santé mentale Douglas, le Centre de recherche CERVO et le Centre de recherche de l’Institut universitaire en santé mentale de Montréal.

Crédit : Getty

En 5 secondes

Les 12 et 13 juin, l’Université de Montréal accueillera un colloque sur la santé mentale qui réunira les trois grands centres de recherche du Québec en ce domaine.

Les 12 et 13 juin, le campus MIL de l’Université de Montréal accueillera le Colloque de la recherche pour la santé mentale au Québec, qui réunira pour la première fois les trois plus importants instituts de recherche québécois en santé mentale, soit l’Institut universitaire en santé mentale Douglas affilié à l’Université McGill, le Centre de recherche CERVO affilié à l’Université Laval et le Centre de recherche de l’Institut universitaire en santé mentale de Montréal (CR-IUSMM) affilié à l’UdeM. 

Organisé par le CR-IUSMM, ce colloque est né d’un désir de mieux faire circuler les connaissances scientifiques auprès des praticiens et des jeunes chercheurs. 

«Au départ, nous voulions organiser une rencontre locale pour faire le point sur les pratiques actuelles en santé mentale, explique Steve Geoffrion, professeur à l’École de psychoéducation de l’UdeM et chercheur au CR-IUSMM. Puis, on a réalisé qu’un dialogue plus large, à l’échelle du Québec, serait encore plus porteur.» 

Au-delà de la mise en commun des travaux récents, ce rassemblement vise à créer des ponts entre les milieux cliniques et de la recherche. Il s’adresse autant aux chercheurs qu’aux professionnels de la santé mentale travaillant sur le terrain, avec l’ambition de faire progresser les pratiques, d’améliorer l’accessibilité aux soins et de renforcer les liens entre science et intervention.

Conférences et symposiums au menu

Emmanuel Stip et Patricia Conrod

Emmanuel Stip et Patricia Conrod

Crédit : Emmanuel Stip (Amélie Philibert, Université de Montréal) et Patricia Conrod (CHU Sainte-Justine)

Le Colloque s’articulera autour de conférences, de panels et de symposiums abordant les grands défis contemporains en santé mentale. Parmi les invités de marque, mentionnons Lionel Carmant, ministre responsable des Services sociaux, qui prendra part à la conférence d’ouverture.  

De même, le professeur émérite de l’UdeM Emmanuel Stip proposera une réflexion sur l’intégration de l’intelligence artificielle dans le traitement et le suivi des troubles mentaux. Psychiatre reconnu, il présentera les plus récentes avancées dans ce domaine en pleine évolution. 

Autre temps fort attendu: l’intervention de Patricia Conrod, psychologue clinicienne et chercheuse, récemment nommée directrice scientifique de l’Institut des neurosciences, de la santé mentale et des toxicomanies des Instituts de recherche en santé du Canada. Elle brossera un tableau d’ensemble des recherches actuelles au pays et discutera des grandes orientations à venir en matière de santé mentale. 

Par ailleurs, le symposium «Accès aux soins, aux services et aux traitements: changer la donne et faire une différence», présidé par Steve Geoffrion, s’intéressera aux conditions d’accès aux soins en santé mentale au Québec. «Nous explorerons les façons de rendre les bonnes pratiques plus accessibles et comment il est possible d’outiller les professionnels pour répondre aux besoins des populations vulnérables», résume le professeur, qui agit également à titre de coordonnateur du Colloque. 

De son côté, le professeur Stéphane Vial, de l’UQAM, présentera Mentallys, une plateforme numérique qu’il a conçue pour faciliter l’orientation des patients vers des services de santé mentale fondés sur la science. Ce guide virtuel s’adresse autant aux personnes en quête d’autosoins qu’aux professionnels qui souhaitent offrir un accompagnement mieux structuré. 

Ce symposium accueillera également Suzie Bond, chercheuse à l’Université TÉLUQ et affiliée au Centre d’étude sur le trauma. Elle présentera un outil de formation en ligne destiné aux intervenants appelés à traiter des traumatismes psychologiques. Fondé sur la thérapie cognitivo-comportementale, cet outil vise à renforcer les compétences cliniques des professionnels sur le terrain.

L’ergothérapie et les pratiques intégrées mises de l’avant

Une autre intervention remarquée viendra de Brigitte Vachon, professeure à l’École de réadaptation de l’UdeM, qui abordera avec une étudiante et des patients partenaires le rôle grandissant des ergothérapeutes dans les groupes de médecine familiale, notamment pour le suivi à long terme des personnes vivant avec des troubles mentaux récurrents. 

«Cette présentation mettra en lumière l’approche interdisciplinaire de la santé mentale dans les soins de première ligne, souligne Steve Geoffrion. En intégrant les ergothérapeutes dans les équipes médicales, on favorise une prise en charge plus globale et plus adaptée aux besoins réels des patients. C’est aussi une manière concrète de lutter contre les ruptures de services, souvent constatées dans le réseau.» 

La participation de patients partenaires à cette présentation illustre une tendance croissante dans le milieu: la valorisation de l’expertise des personnes directement concernées par les troubles mentaux. Leur point de vue permet d’ajuster les interventions aux réalités vécues et d’humaniser les parcours de soins.

Traumatismes psychologiques: bâtir un modèle de réponse rapide

Steve Geoffrion

Steve Geoffrion

Crédit : Amélie Philibert, Université de Montréal

En parallèle, Steve Geoffrion participera à un autre symposium consacré aux traumatismes psychologiques. Intitulé «Approches intégrées pour la prise en charge des traumatismes psychologiques: innovations thérapeutiques, biomarqueurs et programmation clinique», ce volet du Colloque s’inscrit dans un projet qu’il porte au sein du Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux de l’Est-de-l’Île-de-Montréal. 

«L’objectif consiste à établir un créneau spécialisé pour la prise en charge des traumatismes psychologiques, notamment en formant une relève compétente et en mettant sur pied des cellules de soutien standardisé, prêtes à intervenir rapidement dans les situations de traumatismes collectifs ou de grande ampleur», précise-t-il.  

«Enfin, le Colloque de la recherche pour la santé mentale au Québec s’annonce comme un moment charnière: il permettra non seulement de diffuser les avancées scientifiques récentes, mais aussi de renforcer les liens entre recherche, clinique et décision publique, conclut Steve Geoffrion. En misant sur la collaboration interinstitutionnelle et sur une programmation inclusive, nous espérons jeter les bases d’une tradition durable qui fera évoluer le système.»

Aide-mémoire

Quoi? Colloque de la recherche pour la santé mentale au Québec 

Quand? Les 12 et 13 juin 

Où? Campus MIL, 1375, avenue Thérèse-Lavoie-Roux, Montréal 

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