Cap campus: place à la créativité

En 5 secondes Grand Corps Malade a clos la semaine d’activités du camp Immersion campus de Cap campus, sous la thématique des arts, le vendredi 4 juillet.

Chaque année, Cap campus offre durant l’été six semaines thématiques d’immersion sur le campus à plus de 350 élèves de la deuxième à la cinquième secondaire et en classe d’accueil. L’objectif est de présenter différentes perspectives d’études et de carrière et d’encourager la persévérance scolaire auprès des élèves sous-représentés aux études postsecondaires.

En plus des visites en milieux professionnels, des activités ludiques et des ateliers ont été offerts par des acteurs du milieu et des étudiants universitaires qui ont présenté leurs champs d’études (design de mode, arts technologiques, histoire de l’art, architecture, linguistique, littérature et design graphique). 

Après une semaine à explorer différentes disciplines artistiques (architecture, cinéma, littérature, théâtre, jeux vidéo, etc.), la centaine d’élèves a pu entendre Fabien Marsaud, alias Grand Corps Malade, et échanger avec lui lors d’une séance de questions-réponses, le 4 juillet, qu’il a clôturé par un slam.

Un parcours inspirant

L’accueil d’une personnalité célèbre et reconnue dans son domaine, à la fin de la semaine, permet d’inspirer les jeunes – la chorégraphe et sage de l’Université de Montréal, Rhodnie Désir, a d’ailleurs offert une présentation lors de la semaine EXPLO, qui visait à exposer un grand éventail de disciplines. Lors de la semaine ARTS, les jeunes ont cette fois-ci découvert le parcours de Grand Corps Malade de même que ses réalisations, inspirations et moteurs créatifs. «Même si moi je ne le connaissais pas, c’est une chance de découvrir un artiste francophone, comme le français n’est pas ma langue première», affirme Raeesa, qui termine sa quatrième secondaire à l’école secondaire Saint-Luc.

En plus de sa carrière musicale, Grand Corps Malade a réalisé trois films (PatientsLa vie scolaireMonsieur Aznavour), et il a publié deux ouvrages (Patients et Les correspondants, avec Ben Mazué). Mais il n’a pas toujours rêvé d’être artiste. «J’étais beaucoup plus à l’aise en français qu’en mathématique et en science. En revanche, je n’avais aucune idée qu’un jour le français deviendrait ma matière première; écrire des poèmes, du slam, et même des scénarios, c’est avant tout jouer avec les mots», se souvient-il. 

Au collège, le jeune Fabien ne savait pas vraiment quoi faire plus tard, avant de se diriger vers le milieu sportif, un rêve qui s’est interrompu après son accident. Il retourne alors étudier en gestion du sport et découvre par hasard le slam lors d’une soirée. «Le slam m’est un peu tombé dessus», ajoute-t-il.

Ce parcours non traditionnel a ainsi inspiré Raeesa, qui s’intéresse autant aux relations internationales, qu’au droit et à la musique. «Parfois, il y a des parents qui disent “il faut avoir tel parcours pour faire tel métier”. Mais il n’y a pas juste un chemin qui mène à Rome», constate-t-elle.

Cultiver les passions

Les textes de Grand Corps Malade sont parfois utilisés dans les cours de français par les enseignants. «Je suis flatté, mais au-delà de ça, c’est une très bonne idée de faire étudier des textes d’auteurs contemporains. Ça montre que la poésie, l’écriture et la littérature n’appartiennent pas qu’au passé», remarque-t-il. Il encourage par ailleurs les enseignants à faire davantage écrire les jeunes, pour qu’ils maîtrisent mieux la langue. «Quand on écrit de la poésie, on voit que ça peut être un jeu».

L’artiste, qui termine une année passée à Montréal, se fait un point d’honneur de rencontrer les gens partout où il va. «C’est un métier où tu peux vite être déconnecté. C’est important de voir les gens, de prendre le pouls», croit-il. La période de questions a ouvert la porte à des dizaines de questions des jeunes, curieux. «J’aime vraiment répondre aux questions des jeunes, c’est ma partie préférée», confie celui qui donne souvent des ateliers d’écritures dans les écoles et visite des hôpitaux. 

Aux jeunes qui voudraient poursuivre une carrière musicale, Grand Corps Malade donne quelques conseils. «Bien sûr, il ne faut pas mettre toutes ses billes dans le même panier à 12 ou 13 ans; il faut continuer d’étudier le plus longtemps possible. Mais si vous avez une petite flamme dans un coin, il faut la nourrir, rencontrer d’autres gens passionnés. Il n’y a pas de recette dans le milieu artistique, mais ne laissez personne vous dire que ce n’est pas possible», souligne-t-il.

Les activités de Cap campus se poursuivent jusqu’au 1er août. Après les arts, les élèves exploreront le monde des affaires, de la science et des technologies, des sciences humaines, et de la santé.   

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