Les antigènes tumoraux non mutés: des cibles exploitables pour l’immunothérapie

Le mélanome et le cancer du poumon non à petites cellules sont deux cancers comportant beaucoup de mutations.

Le mélanome et le cancer du poumon non à petites cellules sont deux cancers comportant beaucoup de mutations.

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Une équipe de l’IRIC identifie 220 nouveaux antigènes tumoraux exclusifs aux cellules cancéreuses, ouvrant la voie à des vaccins pour le traitement de deux types de cancer.

L’équipe de Claude Perreault, directeur de l’Unité de recherche en immunobiologie de l’IRIC et professeur à la Faculté de médecine de l’UdeM, a identifié de nouveaux antigènes tumoraux qui pourraient mener au développement de vaccins pour le traitement de deux cancers : le mélanome et le cancer du poumon non à petites cellules.

Pour y arriver, l’équipe menée par la doctorante Anca Apavaloaei a adopté une approche non biaisée qui examine l’ensemble du matériel génétique, y compris l’ADN qualifié de « poubelle » parce qu’il ne code pour aucune protéine connue. Le travail, fruit de collaborations avec la compagnie Epitopea, l’Université McGill, l’Université de Liège et l’Université de Lausanne, fait l’objet d’une publication dans le journal Nature Cancer.

Déjouer les prédictions

Anca Apavaloaei et Claude Perreault

Anca Apavaloaei et Claude Perreault

Crédit : Courtoisie

Le mélanome et le cancer du poumon non à petites cellules sont deux cancers comportant beaucoup de mutations. Il a longtemps été prédit que les immunothérapies pourraient les cibler en reconnaissant à la surface des cellules cancéreuses des fragments de protéines, appelées antigènes tumoraux, mutées.

Avec son approche non biaisée basée sur la spectrométrie de masse, l’équipe a plutôt constaté que ces antigènes tumoraux mutés ne représentaient que 1 % de tous les antigènes tumoraux. Parmi les 584 antigènes tumoraux non mutés découverts, 220 sont particulièrement intéressants, car ils sont présents exclusivement sur les cellules cancéreuses.

Des cibles abondantes et exploitables

Ces antigènes non mutés sont présents dans les différents échantillons de tumeurs testés et sont immunogènes, c’est-à-dire qu’ils peuvent déclencher une réponse du système immunitaire. Ces deux propriétés confirment leur potentiel clinique comme cibles pour l’immunothérapie dans le mélanome et le cancer du poumon non à petites cellules.

«Les antigènes tumoraux non mutés décrits dans cette étude feront l’objet d’une validation approfondie avant d’être testés dans le cadre d’essais cliniques», souligne Anca Apavaloaei, désormais postdoctorante à Weill Cornell Medicine.

«Nous espérons que dans un avenir proche, les vaccins ciblant ces antigènes amélioreront de manière significative les traitements pour le mélanome et le cancer du poumon non à petites cellules.»

À propos de cette étude

L’article «Tumor antigens preferentially derive from unmutated genomic sequences in melanoma and non-small cell lung cancer», de Claude Perreault et ses collègues, a été publié dans le journal Nature Cancer le 22 mai.

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