La générosité change le monde, les bénévoles de campagne aussi

Par UdeMNouvelles
En 5 secondes Une rencontre extraordinaire du cabinet de campagne de l’initiative philanthropique «L’heure est brave» a réuni plus d’une centaine de personnes et a permis de faire le bilan de la dernière année.
La rencontre du cabinet de campagne de L'heure est brave

«Je suis brave parce que je suis inquiet», a lancé Louis Gagnon. Dans la salle de réception Le Cercle, à HEC Montréal, cette déclaration du chef de la direction pour le Canada d'Intact Corporation financière et coprésident de la campagne L'heure est brave a fait mouche. «Je suis inquiet parce que le monde change à une vitesse folle, a-t-il poursuivi. C'est pour ça que je m'engage: l'Université de Montréal est le meilleur endroit pour faire un monde plus juste. Cette inquiétude, c'est ma zone d'inconfort. Faites comme moi, trouvez la vôtre: ce qui vous dérange, c'est là où vous pouvez améliorer les choses.» 

C'est sur ces mots que cette rencontre extraordinaire du cabinet de campagne de L'heure est brave s’est terminée. À eux seuls, ils résument l'esprit de cette matinée organisée par UdeM philanthropie et diplômés, à laquelle étaient conviés une centaine de bénévoles de campagne. 

«Bravoure»: ce mot qui rassemble

Tout au long de la rencontre, la bravoure a été le fil invisible reliant les voix et les parcours.  

«Nous sommes en bonne voie d’atteindre notre objectif: devenir l'université de langue française la plus influente du monde, a rappelé le recteur de l’Université de Montréal, Daniel Jutras, en guise d'introduction. En ce moment, l'UdeM assume un leadership fort sur les plans politique, sociétal et évidemment dans le domaine de la recherche et de l'enseignement.» 

Le vice-recteur à la philanthropie, Michael Pecho, a ajouté le leadership philanthropique à cette liste: la grande campagne L'heure est brave a franchi le cap des 842 M$ et des 153 000 gestes d'engagement, ce qui la rapproche de son objectif. Pour aller au-delà des chiffres, malgré un contexte budgétaire plus difficile, il est revenu sur la philosophie de cette mobilisation. 

«Cette campagne dépasse largement la simple collecte de fonds. Bénévoles, merci de votre énergie, vous êtes bien plus que des membres, vous êtes des porte-paroles», a-t-il dit. 

Les remerciements se sont poursuivis par la voix de Claude Bernard, directrice générale du volet Stratégie et opération. Elle a eu de bons mots pour les quatre coprésidents: Ravy Por, Louis Gagnon, Nicolas Duvernois et Marie-Josée Gagnon – qui ont tous annoncé qu'ils prolongeaient leur engagement dans la campagne. Elle a illustré combien ils avaient su dépasser les appels à la bravoure pour l'incarner. Par leurs propres dons de temps ou d'argent, mais aussi en les suscitant autour d'eux. 

«Vous montrez qu'un geste personnel peut en inspirer d'autres», a notamment lancé Claude Bernard à Marie-Josée Gagnon. 

La vérité de deux donateurs

Le chancelier de l’UdeM, Frantz Saintellemy, et la fondatrice et présidente de Casacom, Marie-Josée Gagnon, ont témoigné de leur participation à L’heure est brave. 

«Prendre soin de ma santé mentale a sans doute été la décision qui a le plus marqué ma vie personnelle comme ma vie professionnelle, a confié Marie-Josée Gagnon. Alors, quand j'ai vu le nombre d'étudiantes et d'étudiants touchés par de tels enjeux, m'impliquer dans ce programme est devenu une évidence.» 

À ses yeux, le Parcours Résilience n'est pas un simple projet, c'est un engagement de cœur qui vient la chercher personnellement. «Je n'ai pas la puissance d'une grande entreprise, mais j'ai celle de mon propre engagement», a-t-elle indiqué. 

«Nous avons d'autres urgences dans ma communauté, tant de projets qui mériteraient beaucoup d'argent, a reconnu Frantz Saintellemy. Donc, je ressens parfois une sorte de sentiment d'imposture, une culpabilité de ne pas lui donner directement. Et puis, j'ai fini par réaliser que la meilleure façon d'aider ma communauté, c'est d'aider l'UdeM à mieux outiller le milieu de l'éducation…» 

Plusieurs voix, un même message

Avant de rendre le micro, le chancelier y est allé d’un ultime conseil: «Donner, c'est facile. Mais c'est en s'impliquant qu'on réalise la portée que peut avoir son don.» 

Les bénévoles de campagne et donateurs Anik Shooner, Jean Thiffault, Jean-Marc Léger et Christine Breton ont exposé ce qui les anime dans cette campagne.  

  • Anik Shooner et la doyenne de la Faculté de l'aménagement, Carmela Cucuzzella, ont ainsi raconté leur engagement pour les milieux urbains. «Repenser la ville, atteindre les objectifs de développement durable, c'est mettre l'humain et la collectivité au centre», a résumé l’architecte associée, cofondatrice et présidente de Menkès, Shooner, Dagenais, LeTourneux, architectes.
  • La Faculté de pharmacie, représentée par son doyen, Simon de Denus, a de son côté présenté le Centre de simulation Pharmaprix. Derrière ce projet financé par une partie des trois millions de dollars donnés par Pharmaprix à la faculté, il y a une conviction. Une conviction que Jean Thiffault, vice-président au développement stratégique et aux affaires professionnelles de l'entreprise, a tenu à rappeler tant elle vaut pour tout ce que l'Université entreprend: «Pour diriger la parade, il faut être en avance sur les besoins.»
  • Jean-Marc Léger, fondateur et directeur de la firme Léger, et Marie-Claude Lemire, directrice principale du programme Millénium Québecor, sont quant à eux revenus sur cette initiative d'envergure pour encourager l'entrepreneuriat à l'UdeM. «L'entrepreneuriat est un art de la persévérance, a mentionné celui qui a donné 100 000 $ pour soutenir Datapreneur, l'un des projets de Millénium Québecor. Le plus important, ce n'est pas de réussir, c'est de réussir tous les jours.»
  • La passion de l'entrepreneuriat, c'est aussi ce que tente d'insuffler la présidente du comité consultatif de l'École d'optométrie, Christine Breton (lire son portrait). Le directeur de l'école, Jean-François Bouchard, a souligné combien l'engagement de celle qui est aussi coprésidente et directrice générale d'Opto-Réseau a contribué à moderniser son unité: «Vous êtes engagée, mais vous êtes de plus visionnaire: en créant le Fonds Opto Réseau, vous avez favorisé l'entrepreneuriat en optométrie.» 

Donner ce qu'on n'a pas

«Tous les dons comptent. Qu'ils soient de 10 $ ou de 159 M$, ils permettent d'avancer vers notre objectif. Nous sommes là pour vous proposer des projets, quelle que soit votre capacité financière», a expliqué Émilie L. Cayer, directrice générale de la philanthropie à l’UdeM. 

Marie-Noëlle Guay, directrice des dons planifiés, a rappelé combien un don testamentaire, modeste ou non, peut être stratégique aussi bien fiscalement que pour la cause soutenue: «Avec les bons conseils, même un don planifié d’un pour cent de son patrimoine peut être optimisé pour maximiser sa portée philanthropique.» 

Cet appel à la générosité sous toutes ses formes a dû résonner très fort aux oreilles de Louis Gagnon. Car, au moment de mettre un point final à l’évènement, le coprésident est sorti de son texte pour citer son  père: «La vraie générosité, c'est de donner ce qu'on n'a pas. Le reste, c'est du marketing.» 

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