Dimitri Girier veut aider l’UdeM à relever le défi de l’inclusion

  • Forum
  • Le 17 mai 2019

  • Mathieu-Robert Sauvé
Dimitri Girier est en poste depuis le 11 février.

Dimitri Girier est en poste depuis le 11 février.

Crédit : Amélie Philibert

En 5 secondes

Le nouveau conseiller principal à l’équité, à la diversité et à l’inclusion répond à nos questions sur le rôle qu’il entend jouer dans la communauté universitaire.

En poste depuis le 11 février dernier, Dimitri Girier souhaite favoriser la diversité et l’inclusion au sein de la communauté universitaire. Il est le premier conseiller principal à l’équité, à la diversité et à l’inclusion, un poste créé en décembre 2018 par la Direction des ressources humaines (DRH) de l’Université de Montréal. Nous lui avons posé quelques questions sur l’orientation qu’il souhaite donner à ses activités.

Quelles sont vos responsabilités pour cette première année en poste?

Mon travail quotidien consiste à conseiller la direction et les gestionnaires sur les grandes stratégies à mettre en œuvre afin d’augmenter la diversité à l’Université et de favoriser les comportements inclusifs. Nous souhaitons promouvoir le recrutement, l’intégration et l’évolution des cinq groupes visés par les lois en matière d’équité: femmes, Autochtones, minorités visibles, minorités ethniques et personnes vivant avec un handicap.

Ces stratégies peuvent se traduire par des actions en termes de recrutement, de communication ou de formation. Par exemple, j’anime des conférences et ateliers auprès des conseillers et conseillères de la DRH, de cadres ou de personnes directement concernées par la question du recrutement. J’y aborde les stéréotypes et les biais inconscients qui parfois nous amènent à prendre de moins bonnes décisions ou à écarter des candidats qui sont différents de nous.

Sur un autre plan, je travaille en collaboration avec Marie McAndrew, conseillère spéciale du recteur en matière d’équité, de diversité et d’inclusion. Nous avons terminé la rédaction d’un énoncé de vision sur ces questions et nous préparons maintenant un plan d’action qui permettra à l’Université de Montréal de concrétiser son ambition d’être une université plurielle et inclusive. Le tout devrait être finalisé d’ici février 2020.

Quels sont les enjeux les plus urgents?

De façon globale, la diversité sous toutes ses formes doit être une préoccupation constante à chaque échelon de l’établissement. Même si l’administration universitaire s’est améliorée pour ce qui est de la présence des femmes à des postes de direction ‒ elles occupent actuellement 50,6 % des emplois ‒, elles demeurent insuffisamment présentes parmi les professeurs (39 %). Par ailleurs, les personnes en situation de handicap ne constituent que 1,6 % du personnel et les Autochtones 0,3 %. Quant aux minorités ethniques (5,7 %) et aux minorités visibles (10 %), il y a place à l’amélioration. Du côté des minorités sexuelles, nous n’avons actuellement aucune donnée concernant leur nombre et leur répartition, mais c’est une chose à laquelle je réfléchis pour les prochaines années.

Le seul moyen de connaître la diversité du personnel est l’analyse du questionnaire d’auto-identification que tout employé doit remplir à l’embauche. Les réponses fournies sont confidentielles et nous permettent d’avoir une image représentative de notre communauté. Ce questionnaire, en principe obligatoire, n’est rempli que par 84 % des employés réguliers et par moins de 14 % des employés temporaires. Nous aimerions voir cette proportion atteindre rapidement 95 % chez les employés réguliers. J’encourage d’ailleurs toutes les personnes qui ne l’ont pas rempli ou qui souhaitent le mettre à jour à le faire sans tarder sur la plateforme Synchro. À ce jour, la question de l’orientation sexuelle n’est pas posée, mais nous aimerions qu’elle le soit éventuellement.

Quels sont vos principaux objectifs?

Tout d’abord, je souhaite que l'énoncé de vision et le plan d’action, lorsque celui-ci sera terminé, soient largement diffusés et mis en œuvre d’ici la prochaine année. Il s’agit, pour moi, d’une étape essentielle pour orienter nos actions à venir en matière d’équité, de diversité et d’inclusion et pour rassembler l’ensemble de la communauté universitaire autour d'une vision inspirante et mobilisatrice.

Cela veut aussi dire de former, au cours des années qui viennent, tous les cadres et éventuellement tous les professionnels quant aux principes de l’inclusion et aux biais inconscients  D’ici là, il y a plusieurs éléments que nous voulons promouvoir, comme l’adoption d’une écriture inclusive dans les documents officiels ainsi que celle de comportements ouverts et respectueux des différences qui permettront à l’Université d’attirer et de mobiliser tous les talents quelles que soient leurs différences. Nous voulons donc aller au-delà de ce que demandent les différentes lois applicables et tenir compte aussi de l’identité et de l’orientation sexuelles de nos «talents» dans nos pratiques d’inclusion.

C’est bien parti, car l’Université de Montréal participera pour la première fois au défilé de la Fierté à Montréal au mois d’août prochain.

Un cortège de l’UdeM au défilé de la Fierté

Pour la toute première fois, l’Université de Montréal participera au grand défilé de la Fierté, le dimanche 18 août prochain, dans le centre-ville. Plusieurs milliers de personnes sont attendues à cette activité phare de l’été montréalais.

Il est à noter que l’UdeM sera la première université à prendre part au défilé.

Étudiants, employés, diplômés, membres de la communauté LGBTQ+ ou alliés, venez célébrer le pouvoir et la beauté de la diversité sexuelle et de genre à ce rassemblement festif!

Pour vous assurer une place dans le cortège de l’UdeM, inscrivez-vous ici.