Trois professeurs de l’UdeM reçoivent un Prix du Québec

Les Prix du Québec 2019 seront décernés le 6 novembre à des scientifiques et créateurs hautement novateurs.

Les Prix du Québec 2019 seront décernés le 6 novembre à des scientifiques et créateurs hautement novateurs.

Crédit : Éric Labonté

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Stanley Nattel, Réjean Hébert et Luc Courchesne sont lauréats d’un Prix du Québec 2019. La professeure Julie Hlavacek-Larrondo est finaliste du prix Relève scientifique.

Le DStanley Nattel (Faculté de médecine et Institut de cardiologie de Montréal), le DRéjean Hébert (École de santé publique) et Luc Courchesne (École de design) recevront le 6 novembre l’un des 15 Prix du Québec 2019.

Créés par le gouvernement du Québec, le ministère de l’Économie et de l’Innovation et le ministère de la Culture et des Communications, ces prix représentent la plus haute distinction décernée par le gouvernement en science et en culture. Ils soulignent la carrière remarquable de personnes qui contribuent à l’essor de leur domaine d’activité, repoussent les limites de la connaissance et participent au rayonnement du Québec à l’échelle internationale.

Soulignons également que la professeure de l’Université de Montréal Julie Hlavacek-Larrondo, du Département de physique, est l’une des deux personnes finalistes du prix Relève scientifique.

Les lauréats recevront une médaille dessinée par la joaillière Catherine Villeneuve, une bourse de 30 000 $ et un parchemin calligraphié. Mme Hlavacek-Larrondo recevra pour sa part une somme de 2000 $.

Prix Wilder-Penfield: Stanley Nattel

Stanley Nattel

Crédit : Faculté de médecine

Professeur spécialisé en cardiologie au Département de médecine de l’UdeM, le DStanley Nattel est titulaire de la Chaire Paul-David en électrophysiologie cardiovasculaire de l’Université de Montréal ainsi que cardiologue et chercheur de renommée mondiale à l’Institut de cardiologie de Montréal, dont il a dirigé le centre de recherche pendant 14 ans. Le DNattel a reçu le prestigieux prix Wilder-Penfield pour ses travaux de recherche et ses contributions exceptionnelles en matière de rythme cardiaque. Ses travaux visent à mieux comprendre et à mieux traiter la fibrillation auriculaire, ou atriale, un type d’arythmie cardiaque qui touche une personne sur quatre au cours de sa vie. Le DNattel s’intéresse particulièrement aux mécanismes responsables des battements cardiaques anormaux de même qu’aux effets de la fibrose et de la fibrillation, cette dernière pouvant provoquer une insuffisance cardiaque ou un accident vasculaire cérébral. Il a entre autres découvert que la fibrillation pouvait elle aussi causer la fibrose. Le chercheur a d’ailleurs contribué à la mise au point de médicaments pour prévenir cette situation.

Membre de l’Académie des sciences de la Société royale du Canada depuis 2005, Stanley Nattel a reçu de nombreux prix, dont le prix Michel-Sarrazin du Club de recherches cliniques du Québec en 2011, le prix Margolese 2017 de l’Université de la Colombie-Britannique ainsi qu’un doctorat honorifique de l’Université de Szeged, en Hongrie.

Prix Armand-Frappier: Réjean Hébert

Réjean Hébert

Crédit : Amélie Philibert

Gériatre et épidémiologiste de formation, Réjean Hébert est professeur à l’École de santé publique de l’Université de Montréal, unité dont il a été aussi le doyen de 2017 à 2019. Le DHébert a été directeur du Programme de recherche sur l’intégration des services pour le maintien de l’autonomie, qui a permis de concevoir et de valider un nouveau mode de prestation de services intégrés pour les personnes âgées fragiles. Ce programme a été implanté avec succès au Québec et dans d’autres pays et a gagné le Prix de l’application des connaissances des Instituts de recherche en santé du Canada (IRSC).

Réjean Hébert a été doyen de la Faculté de médecine de l’Université de Sherbrooke, premier directeur scientifique de l’Institut du vieillissement des IRSC et ministre de la Santé et des Services sociaux du Québec. Il est membre de l’Académie canadienne des sciences de la santé et a participé à l’initiative française Silver Economy, qui rassemble des concepteurs de technologies, des cliniciens et des entrepreneurs.

Durant toute sa carrière, Réjean Hébert a eu le souci de traduire les résultats de recherche et les connaissances scientifiques en de nouvelles politiques et de nouveaux services destinés à améliorer la vie des gens. Il a entre autres mis au point le Système de mesure de l’autonomie fonctionnelle, un outil d’évaluation clinique et de gestion des services de longue durée pour les personnes âgées en perte d’autonomie vivant chez elles ou en centre d’hébergement. Cette échelle de mesure des incapacités et handicaps des personnes est notamment utilisée en France, en Belgique, en Australie et au Brésil. Au Québec, elle est employée dans tous les services communautaires et institutionnels pour la prescription de services.

Le prix Armand-Frappier vient souligner la contribution exceptionnelle de Réjean Hébert à la mise sur pied de groupes de recherche. Il récompense aussi ses habiletés d’administrateur et de promoteur de la science.

Prix Paul-Émile-Borduas: Luc Courchesne

Luc Courchesne

Crédit : Simon Villeneuve

Professeur à l’École de design de l’Université de Montréal de 1989 à 2013, Luc Courchesne en a assumé la direction pendant cinq années. Cet artiste et chercheur s’intéresse principalement au domaine des arts médiatiques et interactifs. Ce volet de sa carrière consacrée à l’enseignement est indissociable de son parcours au cours duquel il a longuement apprivoisé la matière, la lumière et l’espace, ainsi que de nouvelles techniques pour ses dispositifs. Son travail est d’ailleurs présent dans des ouvrages d’anthologie et enseigné dans les programmes universitaires partout dans le monde.

Parmi ses réalisations en design, mentionnons le système de signalisation des parcs du Québec, toujours en usage après plus de 40 ans, de même que son sac Boule, breveté en 1976 et dont la production n’a jamais cessé. En muséographie, l’installation multimédia qu’il a créée pour le lieu historique national Louis-S.-St-Laurent en 1982 est présentée sans interruption depuis et classée au patrimoine historique canadien.

Fondateur du Laboratoire de muséographie à l’Université de Montréal, on lui doit notamment l’œuvre Portrait no 1, qui permet aux visiteurs de converser avec des personnages virtuels. L’œuvre a été présentée dans une soixantaine d’expositions et a fait école comme tout premier portrait vidéo interactif en plus de représenter l’un des premiers avatars humanoïdes. Très innovante pour l’époque, elle lui a valu une reconnaissance mondiale. Récemment mis à jour, son concept a été repris au musée Pointe-à-Callière pour faire revivre des personnages historiques.

En 2000, Luc Courchesne a conçu et breveté le Panoscope 360°, un dispositif de projection panoramique. Couplé aux moteurs graphiques en temps réel imaginés pour l’industrie du jeu vidéo, son dispositif permettant d’entrer dans un espace 3D dynamique a inspiré les concepteurs du film Star Trek en 2009. Également, la plateforme Posture, dont il est l’auteur principal, constitue un nouveau support de création destiné aux espaces virtuels de socialisation.

Créateur avant-gardiste, Luc Courchesne a contribué au rayonnement du Québec sur la scène internationale grâce à la théâtralisation spatiale utilisée comme outil de médiation émotionnelle. Ses œuvres font partie de grandes collections publiques ou privées dans une cinquantaine de villes dans le monde.

Finaliste du prix Relève scientifique: Julie Hlavacek-Larrondo

Julie Hlavacek-Larrondo

Crédit : Amélie Philibert

Professeure depuis 2013 au Département de physique de l’Université de Montréal, Julie Hlavacek-Larrondo est titulaire de la Chaire de recherche du Canada en astrophysique observationnelle des trous noirs. Sa spécialité est l’étude des trous noirs supermassifs dans le domaine des longueurs d’onde radio et des rayons X pour déterminer leur rôle dans la formation et l’évolution des galaxies.

Toutes les galaxies massives abritent en leur centre un trou noir qui peut être colossal. Ces trous noirs supermassifs ont un effet indéniable sur leurs galaxies hôtes. Celui-ci apparaît surtout sous la forme de rétroactions. Mme Hlavacek-Larrondo est l’auteure d’une cinquantaine de publications sur ce sujet, notamment plusieurs à propos du trou noir supermassif M87, dont une image a pu être obtenue récemment. Il s’agit de la première image d’un trou noir recueillie à ce jour.

Depuis sa maîtrise en astrophysique à l'Université de Montréal, où elle a mené des travaux sur l’analyse cinématique de trois galaxies du groupe Sculpteur, Julie Hlavacek-Larrondo s’intéresse aux trous noirs et à leurs répercussions sur leur environnement et donc sur leurs galaxies hôtes.

Diplômée de l'Université de Cambridge en 2012, elle a remporté plusieurs bourses prestigieuses, dont la bourse de recherche postdoctorale Einstein, financée par la NASA. Elle choisit l’Université Stanford, en Californie, afin de poursuivre ses recherches sur les trous noirs. C’est au cours de sa première année comme boursière Einstein que Mme Hlavacek-Larrondo est recrutée par le Département de physique de l’Université de Montréal. Depuis 2014, elle est membre du Centre de recherche en astrophysique du Québec.