Cinq continents contre un virus

  • Forum
  • Le 5 mai 2020

  • Mathieu-Robert Sauvé
«Nous suivrons la situation dans des hôpitaux et des systèmes de santé publique de cinq pays touchés: le Canada, la France, le Brésil, le Mali et la Chine. Nous pourrons tirer des conclusions sur les meilleures façons de lutter contre une pandémie comme celle que nous connaissons», explique Kate Zinszer.

«Nous suivrons la situation dans des hôpitaux et des systèmes de santé publique de cinq pays touchés: le Canada, la France, le Brésil, le Mali et la Chine. Nous pourrons tirer des conclusions sur les meilleures façons de lutter contre une pandémie comme celle que nous connaissons», explique Kate Zinszer.

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Une équipe internationale cherchera à désigner sur cinq continents les systèmes de santé les plus aptes à faire face à une pandémie.

«Aplatir la courbe!» C’est le mot d’ordre face à la pandémie. On veut diminuer la pression sur le réseau hospitalier pour lui permettre de traiter les personnes atteintes de la COVID-19. Mais comment les systèmes de santé s'adaptent-ils pour répondre aux besoins sans précédent créés par la crise?

C’est la question que se posent des chercheurs en santé publique dans le cadre d’une recherche internationale qui vient d’être lancée à l’Université de Montréal. «Nous suivrons la situation dans des hôpitaux et des systèmes de santé publique de cinq pays touchés: le Canada, la France, le Brésil, le Mali et la Chine. Nous pourrons tirer des conclusions sur les meilleures façons de lutter contre une pandémie comme celle que nous connaissons», explique Kate Zinszer, professeure adjointe au Département de médecine sociale et préventive de l’Université de Montréal.

Chercheuse principale d’une équipe comptant 17 chercheurs, l’épidémiologiste a obtenu 500 000 $ des Instituts de recherche en santé du Canada et 300 000 $ de l’Agence nationale de la recherche (France) pour mener ses travaux au cours des deux prochaines années. Les professeurs de l’UdeM Christian Dagenais (Département de psychologie) et Caroline Quach-Thanh (Département de microbiologie, infectiologie et immunologie) ainsi que Yazdan Yazdanpanah (médecin infectiologue français) sont les autres cochercheurs engagés dans le projet. L’équipe interdisciplinaire est constituée d’épidémiologistes, de spécialistes en santé publique et d’experts en sciences sociales, en transfert de connaissances et en géographie.

L’objectif de cette étude est de désigner les meilleures stratégies de soins afin de «partager les leçons apprises entre les pays», comme le précise le document synthèse. Au terme de l’étude, les chercheurs soumettront aux responsables des différents systèmes (chercheurs, gestionnaires, professionnels de milieux hospitaliers et de la santé publique, etc.) leurs recommandations. Ces présentations auront lieu durant l’été et l’automne de 2021.

Étude de cas

La méthodologie reposera sur une étude de cas multiples. «Nous avons choisi ces cinq pays, car ils représentent autant de continents et ils en sont actuellement à des étapes différentes de la lutte contre la pandémie», indique la professeure Zinszer, qui a notamment étudié les facteurs de propagation des épidémies de fièvres d’Ebola et de Zika durant son postdoctorat à l’Université Harvard.

L’une des difficultés qui se présenteront sur leur route sera d’obtenir des données quantitatives fiables, car les méthodes de calcul des cas varient beaucoup d’un pays à l’autre. Mais les travaux s’appuieront principalement sur des données qualitatives issues de séances d’observation et d’entrevues avec les professionnels de la santé. Des analyses épidémiologiques complèteront les bases de données.

Les chercheurs veulent comprendre et comparer «la résilience des hôpitaux et de leur personnel» qui doivent travailler avec les responsables de la santé publique dans les pays concernés. «Il est urgent de comprendre comment les organisations de santé publique, les hôpitaux et leur personnel font face à la crise actuelle», résument les chercheurs.

Les conclusions pourraient servir aux gestionnaires et aux élus dans la crise que nous traversons, si elle s’étirait encore plusieurs mois, et permettre d’affronter les prochaines situations similaires. «Nous voulons tirer des leçons pour l’avenir», conclut la professeure Zinszer.

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