Nouveau départ pour le Groupe de recherche sur l'inadaptation psychosociale chez l'enfant: deux millions sur sept ans

  • Forum
  • Le 15 mai 2020

  • Mathieu-Robert Sauvé

En 5 secondes

Le Groupe de recherche sur l'inadaptation psychosociale chez l'enfant reçoit une subvention récurrente de Québec pour sept ans et se classe premier sur les 13 projets retenus.

Le Groupe de recherche sur l'inadaptation psychosociale chez l'enfant (GRIP) a vu sa subvention reconduite pour sept ans dans le cadre du programme des regroupements stratégiques du Fonds de recherche du Québec ‒ Société et culture (FRQSC) pour un total de 1,9 M$. En annonçant la décision du FRQSC, sa directrice scientifique, Louise Poissant, a mentionné que la demande du groupe de l’Université de Montréal était arrivée première sur les 13 projets financés au Québec.

«Ce financement est la colonne vertébrale de notre groupe. Il nous permet de travailler collectivement de façon cohérente depuis 36 ans. La force et l’unicité du GRIP résident dans l’amélioration des connaissances sur les causes de l’inadaptation et la vérification des retombées des programmes de prévention destinés aux familles et aux éducateurs», a dit Sylvana Côté, directrice du GRIP et professeure à l’École de santé publique de l’UdeM. La subvention du FRQSC permettra aux experts de porter une attention particulière aux familles vulnérables.

Avec une cinquantaine de chercheurs et chercheuses de disciplines comme la psychologie, la criminologie, l’éducation et la psychoéducation, le GRIP mène depuis les années 80 des études sur le parcours de différentes cohortes d’enfants. «Nos plus vieux sujets sont âgés de 41 ans et ont aujourd’hui des enfants. Nous pouvons donc observer leurs trajectoires sur deux générations et ce n’est pas terminé», a indiqué Richard Tremblay, professeur émérite de l’UdeM. C’est lui qui a entamé les premières études longitudinales de populations de garçons pour mieux comprendre l’origine de la délinquance. Ses travaux l’ont propulsé parmi les chercheurs les plus productifs du monde en matière de développement de l’enfant. Il a été récompensé en 2017 par le Prix de Stockholm, qualifié de «Nobel de la criminologie».

Des études multidisciplinaires et interventionnelles

Les chercheurs et chercheuses du GRIP mesurent les comportements, les émotions et le développement cognitif des enfants et de leur famille. Ils mettent sur pied des études longitudinales et des programmes de prévention de l’inadaptation auprès des familles avec des enfants, des adolescents et de jeunes adultes. Leurs travaux tiennent compte des caractéristiques biologiques, psychophysiologiques et psychoneurologiques des participants, mais aussi de leurs cheminements éducatif et économique.

Ce qui fait du GRIP un milieu de recherche de premier plan depuis plus de 35 ans, c'est «la collaboration entre ses chercheurs d’excellence et ses étudiants dans le but commun de structurer et de financer la recherche sur la prévention de l’inadaptation et de communiquer efficacement les nouvelles connaissances».

Entre 2014 et 2016, les membres ont obtenu des subventions totalisant 19 M$. Depuis 2017, ils en ont rajouté 21. «Ainsi, au cours des six dernières années, on a accordé au GRIP 40 M$ pour des projets de recherche qui permettent de regrouper 51 chercheurs et chercheuses et leurs 352 étudiants et étudiantes.» La subvention récurrente du FRQSC a accompagné de près le développement du groupe. Sans elle, «il aurait été impossible de réunir autant de chercheurs et d'étudiants pendant trois décennies autour d'un ensemble coordonné d'études longitudinales, expérimentales et intergénérationnelles d'enfants et de parents du Québec».

Au cours des deux années passées, les membres du GRIP ont publié un total de 190 articles conjointement (c’est-à-dire signés par deux chercheurs ou chercheuses ou plus) dans des revues scientifiques avec comité de pairs. Et pas des moindres: JAMA Pediatrics, The British Journal of Psychiatry, Journal of the American Academy of Child & Adolescent Psychiatry et d’autres.

Le personnel du GRIP occupe actuellement des locaux au pavillon 3050, boulevard Édouard-Montpetit et au Centre de recherche du CHU Sainte-Justine.