Les universités montréalaises participeront au programme d’art public du REM

La station Édouard-Montpetit du REM

La station Édouard-Montpetit du REM

Crédit : Réseau express métropolitain, 2021

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Dès 2023, les usagers du REM auront le plaisir de découvrir, en différents lieux du tracé du métro léger, les œuvres temporaires réalisées dans le cadre d'un cours interuniversitaire. Ça promet!

C’est la première fois qu’un programme d’art public fait appel aux quatre universités montréalaises pour mettre en place un projet commun visant à valoriser l’espace public et à encourager du même souffle la relève en art.

Dans le cadre du bien nommé programme UniR du Réseau express métropolitain (REM), un volet a en effet été réservé à la création d’œuvres temporaires par des étudiantes et étudiants en architecture, art, design, musique ou cinéma. Pour ce faire, une entente a été signée avec l'Université de Montréal, l'Université Concordia, l'Université McGill et l'Université du Québec à Montréal (UQAM), qui demandera aux étudiants et aux étudiantes de «s’unir» afin de créer des œuvres qui seront installées aux abords du REM. Le programme est assorti d’une enveloppe de 500 000 $.

Un partenariat d’une durée de quatre ans

Ces œuvres ou installations éphémères, qui marqueront un «temps d'arrêt» dans le trajet quotidien des usagers, seront réalisées dans un cours interuniversitaire bilingue de six crédits, ouvert aux étudiantes et étudiants des trois cycles des facultés des arts, d'architecture, de cinéma, de musique et de design. Le premier cours débutera en 2023 et la fin du programme est prévue en 2026.

«Je trouve louable que le REM fasse participer les quatre universités montréalaises à son programme d’art public et les invite à collaborer à un même projet», souligne Marie-Josèphe Vallée, professeure à l’École de design de la Faculté de l’aménagement de l’UdeM, qui prend part à la mise en œuvre de l'entente entre le REM et les universités.

À tour de rôle

Pendant quatre ans, les universités auront la responsabilité d’offrir le cours à tour de rôle à un groupe d’une vingtaine de personnes, soit 8 ou 10 pour l’université hôte et 4 pour chacune des autres universités. En plus du plan de cours partagé par les quatre établissements, un énoncé précis sera rédigé par l’université d’accueil, reflétant ses couleurs et ses particularités. Chacune adoptera ainsi une direction qui lui est propre, selon différentes échelles – structure imposante, projection numérique, installation s’étirant sur un fragment du parcours du REM, etc.

L’Université Concordia lancera le bal à l’été 2023, avec une session intensive de cours, d’ateliers et de séminaires. L’œuvre créée en collégialité sera exposée sur un terrain du REM à Griffintown – premier lieu d'implantation du programme – jusqu’à la fin du mois d’octobre. Suivront l’UQAM en 2024, l’UdeM en 2025 et l’Université McGill en 2026. Les étudiantes et étudiants seront parrainés par une artiste professionnelle ou un artiste professionnel inscrit au registre du ministère de la Culture et des Communications.

«Quand ce sera notre tour, en 2025, la construction du REM sera achevée, ce qui est excellent pour l’UdeM. On choisira sûrement un lieu tout près de la station Édouard-Montpetit», avance Marie-Josèphe Vallée.

Audace, innovation et interdisciplinarité

On peut compter sur l’équipe de l’UdeM pour concevoir des œuvres audacieuses et innovantes, qui susciteront une émotion et une réflexion autour de certains éléments de notre histoire et de notre culture. «J’ai envie de partir sur le terrain avec les étudiants selon une approche phénoménologique – comment le corps perçoit le lieu – et de dévoiler la trame montréalaise, gratter le territoire. Bref, travailler avec la marginalité des lieux qui nous seront offerts, soit des territoires en friche, délaissés, malmenés, pour les détourner et les magnifier», expose Marie-Josèphe Vallée.

Arts plastiques, mais aussi théâtre, opéra, danse, musique, cinéma, projection… L’interdisciplinarité sera favorisée pour créer des interactions élargies, où l’œuvre fera office de fond de scène pour une représentation artistique. «L’œuvre sera riche en elle-même, en ce qu’elle peut apporter comme environnement, précise Marie-Josèphe Vallée. Montréal est une ville riche qui mérite d’être mise en valeur et regardée à la loupe. Ce genre de projet va permettre une meilleure compréhension de sa spécificité.»

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