«Pandemic Societies»: un collectif interdisciplinaire pour réfléchir à la vie dans un nouveau monde

Non seulement la pandémie de COVID-19 aura des répercussions à long terme sur les sociétés à l’échelle mondiale, mais il faut aussi se préparer à d'autres pandémies qui surviendront dans l'avenir.

Non seulement la pandémie de COVID-19 aura des répercussions à long terme sur les sociétés à l’échelle mondiale, mais il faut aussi se préparer à d'autres pandémies qui surviendront dans l'avenir.

Crédit : Getty

En 5 secondes

Quarante experts de divers pays et disciplines réfléchissent sur la société postpandémique dans un ouvrage collectif.

Que retiendra-t-on de la pandémie de COVID-19 et comment aura-t-elle transformé les sociétés dans lesquelles nous vivons?

C’est ce sur quoi se sont penchés 40 experts de différents pays et disciplines, qui ont mis leurs réflexions en commun dans un ouvrage collectif d’une étendue impressionnante intitulé Pandemic Societies.

Pour les auteurs, non seulement la pandémie aura des répercussions à long terme sur les sociétés à l’échelle mondiale, «mais il faut aussi se préparer aux pandémies à venir, car nous n’avons pas fini de vivre dans des sociétés pandémiques», écrivent-ils.

Dirigé par les professeurs Jean-Louis Denis et Catherine Régis (Université de Montréal) ainsi que Daniel Weinstock (Université McGill), avec la collaboration de Clara Champagne (Université de Montréal), le livre a été rédigé entre l’automne 2020 et l’hiver 2021 et il est le premier en son genre. Il comporte 17 chapitres divisés en 5 grands thèmes, soit:

  • culture, évènements de masse et sociabilité;
  • travail et relance de l'économie;
  • démocratie, droit et politique;
  • science, politiques publiques et santé;
  • santé mondiale et relations internationales.

Susciter la réflexion et insuffler la résilience

Catherine Régis

Crédit : Amélie Philibert

Toutes les dimensions de la vie ont été bousculées, voire fondamentalement transformées, par la pandémie. De la politique à l’éducation, des sports aux arts, de la science aux relations internationales, il est difficile de penser à une seule sphère de nos vies sur laquelle la pandémie n’a pas eu d’effet. C’est le constat de base au cœur de Pandemic Societies.

Par exemple, le télétravail était un phénomène relativement marginal lorsque la crise sanitaire a éclaté. Depuis, les entreprises et organisations sont devenues un laboratoire planétaire où différents modèles de travail hybride apparaissent. Un des chapitres brosse un tableau de la situation et propose aux milieux professionnels un modèle conceptuel visant une poursuite réussie du télétravail.

Un autre exemple à l’opposé du monde du travail est celui de la vie nocturne (nightlife) montréalaise. Bien que la pandémie ait amené les restaurants et les bars à faire front commun pour réclamer une aide gouvernementale, les différentes mesures mises en place ont grandement affecté la survie de bon nombre de boîtes de nuit, en plus de faire resurgir la nyctophobie chez certains, soit la peur séculaire de la nuit.

D’autres auteurs soulignent par ailleurs l’importance de revoir les règles et modalités relatives à l’immigration de façon à aider les personnes migrantes à entrer au pays et à intégrer le marché du travail.

Le livre propose aussi différentes perspectives sur l’évolution du domaine de la santé et des organisations qui y sont rattachées, dont l’Organisation mondiale de la santé, dans le but d’aider ce secteur d’activité à se relever de la pandémie et à mieux s’outiller en vue des prochaines urgences sanitaires.

Se projeter dans le futur

Jean-Louis Denis

Crédit : Production multimédia CHUM

«Ce livre vise à penser la société postpandémique et à se projeter dans le futur afin de développer nos capacités d’adaptation et d’anticipation aux échelons local, national et international, indique Catherine Régis. Il illustre aussi l’ambition du laboratoire Hub santé – politique, organisations et droit, que je dirige avec Jean-Louis Denis, dont l’objectif est de créer et diffuser des connaissances transdisciplinaires de pointe.»

«Il serait dommage qu’on sorte de cette catastrophe sans en tirer de leçons et sans avoir acquis une capacité d’anticipation et d’action, conclut M. Denis. Nous souhaitons que notre modeste contribution conduise d’autres penseurs et les décideurs à adopter une perspective prospective, car si la pandémie a causé beaucoup de dommages et de drames, elle offre aussi des occasions de transformation durable pour l’humanité.»

Le livre Pandemic Societies a été publié (en anglais) aux Presses universitaires McGill-Queen's.

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