Obtenir une vue d’ensemble de la biodiversité végétale grâce à l’IA

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Un programme de recherche alliant intelligence artificielle, conservation de la biodiversité et observation des changements climatiques ouvre de nouvelles voies pour étudier les écosystèmes.

Oliver Sonnentag

Une équipe de recherche montréalaise vient de recevoir un important financement pour intégrer l’intelligence artificielle (IA) à l’étude de la phénologie des espèces végétales (leur évolution selon les saisons) et des effets des changements climatiques sur les écosystèmes.

Le projet réunit pour une première fois les expertises montréalaises en science de l’environnement et en intelligence artificielle. Le premier volet est porté par les professeurs de l’Université de Montréal Oliver Sonnentag (Département de géographie) ainsi qu’Etienne Laliberté et Anne Bruneau (tous deux du Département de sciences biologiques). Les chercheurs de Mila Christopher Pal et David Rolnick complètent les forces en intelligence artificielle.

Ensemble, ils souhaitent utiliser des drones et des phénocams pour recueillir des images en très haute résolution afin de cartographier les espèces végétales et leurs phases selon les variations saisonnières du climat.

«Au fil des saisons, les feuilles des arbres tombent et repoussent, nous le savons tous. Par contre, les modèles climatiques actuels ne font pas la distinction entre les espèces, tous les arbres sont traités comme un seul arbre. Les drones aideront à établir des cartes détaillant la façon dont les espèces végétales diffèrent dans leurs réponses phénologiques aux fluctuations climatiques», explique Oliver Sonnentag, titulaire de la Chaire de recherche du Canada en biogéosciences atmosphériques en hautes latitudes.

Les forêts, des «bouées de sauvetage essentielles»

Financé par IVADO, l’Institut de valorisation des données, le projet vise également à fournir des outils pour contribuer à la lutte contre les effets des changements climatiques et la perte de biodiversité qui y est associée.

«Les changements climatiques modifient la biodiversité végétale et la répartition des espèces végétales, affirme M. Sonnentag. Il faut protéger ces forêts primaires qui ont des valeurs écologiques uniques et irremplaçables, sur les plans à la fois de leur biodiversité et du carbone qu’elles contiennent, et qui offrent des avantages parmi les plus efficaces en matière d’atténuation du réchauffement climatique à grande échelle. Avec ce projet, nous espérons mieux comprendre les diverses espèces, leur phénologie et leur répartition afin d’ultimement être mieux outillés pour les protéger.»

Pour y parvenir, l’équipe de recherche travaille de concert avec les communautés autochtones des lieux étudiés – la région de la Station de biologie des Laurentides et les Territoires du Nord-Ouest. «Ce sont elles qui habitent ces terres depuis de nombreuses générations, qui les connaissent et les comprennent mieux que quiconque. Ces communautés font partie intégrante de nos efforts de recherche, et ce, à toutes les étapes du projet», conclut le chercheur.