Denise Plamondon: l’influente philanthrope

Denise Plamondon

Denise Plamondon

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Denise Plamondon s’est donné une mission de vie : offrir la chance à tous et toutes d’avoir une voix et en inciter d’autres à défendre de multiples causes, en prêchant par l’exemple.

Première de classe, avide d’information, ouverte d’esprit, voilà ce qui caractérisait la jeune Denise Plamondon (science politique 1969) quand elle fréquentait les bancs de l’école de son Amos natale. La région de l’Abitibi-Témiscamingue, qui lui est toujours chère, elle l’a quittée en 1966 pour poursuivre des études dans une université qui d’abord l’impressionnait, mais où elle a su faire sa place.

Dans les années 60, le domaine de la science politique courtisait très peu la gent féminine, ce qui l’a probablement incitée, à la manière d’un défi, à choisir la discipline. Heureusement, des programmes de bourses étaient offerts aux étudiants et étudiantes de régions éloignées et l’ambitieuse jeune fille a pu en bénéficier. C’est en reconnaissance de ce coup de main, notamment, qu’elle redonne aujourd’hui.

Une carrière sous les projecteurs

Son parcours professionnel est intimement lié à sa vie personnelle. Elle a voué son temps et son énergie, pendant plusieurs années, à défendre de multiples causes, tant communautaires que sociales, en Abitibi-Témiscamingue: «J’étais de toutes les tribunes, tous les jours. On me consultait sur tout. J’aimais ça! Souvent, on m’a proposé de me présenter en politique, une avenue que je refusais par peur des répercussions énormes d’un tel engagement dans ma vie. Car, pendant toute cette période, j’étais seule en tant que femme à l’avant-plan.»

Des bourses pour que tous et toutes aient une voix

De cette unicité, Denise Plamondon a fait une véritable force et une cause à défendre: celle des personnes dont la voix mérite d’être écoutée, des jeunes de régions éloignées et des communautés autochtones.

La Bourse aux études autochtones, qu’elle a instaurée en collaboration avec la Faculté des arts et des sciences de l’Université de Montréal, est l’une des rares qui s’adressent aux personnes autochtones comme non autochtones et dont le seul but est de créer des ponts entre les communautés: «Dans la famille, on a toujours eu des rapports harmonieux avec les Autochtones et l'on a été très près de ce peuple. Dans ma tête et mon cœur, j’ai une grande reconnaissance envers ces hommes et ces femmes qui ont occupé le territoire avant moi.»

De l’adversité à la lumière

D’un triste évènement, Denise Plamondon a fait ressortir le bien: «Dans un geste de grande bonté, ma nièce Nathalie a fait don d’un de ses reins à sa mère, ma sœur Lucille, il y a quelques années. Malheureusement, elle est décédée à la suite d’une erreur médicale. Elle avait 35 ans.»

C’est donc pour que son nom soit perpétué que la diplômée a créé le Fonds Denise et Noëlla Plamondon et Nathalie Dufour, un fonds philanthropique personnalisé qui rend aussi hommage à sa mère, Noëlla, qui est depuis toujours sa principale source d’inspiration en philanthropie. «Je me dis que, peut-être un jour, les neveux et nièces de Nathalie profiteront de ces bourses. Ils sauront ainsi que sa vie a servi à faire le bien.» 

La philanthropie, une mission de vie

Mme Plamondon ne s’arrête pas à donner, elle incite d’autres personnes à faire de même. À force de parler de ses initiatives caritatives, voilà que des amis ont inclus dans leur testament un don à l’Université de Montréal. «Vous savez, il est très facile de faire un don planifié, mentionne-t-elle. Il suffit de communiquer avec l’équipe du développement philanthropique de l’UdeM, de lui faire part de vos intentions et elle vous guidera vers ce qui est le mieux en fonction de vos ambitions.»

Selon elle, la pandémie a peut-être ralenti les ardeurs de quelques philanthropes, mais il est plus que temps que chacun et chacune reprennent leurs aspirations où ils les avaient laissées: «La philanthropie, ça peut radicalement changer des vies. Il faut cesser de se considérer comme des êtres uniques, on vit en communauté. C’est notamment en finançant des bourses que nous parviendrons à maintenir notre haut niveau d’éducation au Québec. C’est une source de développement économique. Partager notre richesse et nos connaissances, ça garde aussi notre mémoire vivante.»

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