COVID-19, VIH et opioïdes: des crises qui se ressemblent et s’entrecroisent

24e Conférence internationale sur le sida au Palais des Congrès

24e Conférence internationale sur le sida au Palais des Congrès

Crédit : Instagram Conférence internationale sur le SIDA.

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En marge de la 24e Conférence internationale sur le sida qui se tient à Montréal, la Dre Julie Bruneau établit un parallèle entre la pandémie de COVID-19, celle du VIH et la crise des opioïdes.

Les conférences internationales sur le sida, plus grands rassemblements mondiaux sur le VIH et le sida, sont l’occasion pour les scientifiques, les décideurs et les militants de réfléchir aux solutions pour éradiquer la maladie qui menace la santé publique et le bien-être individuel.

Julie Bruneau

Dre Julie Bruneau, professeure au Département de médecine de famille et de médecine d'urgence et titulaire de la Chaire de recherche du Canada en médecine des toxicomanies.

Cette année, la Dre Bruneau, professeure au Département de médecine de famille et de médecine d'urgence de la Faculté de médecine et titulaire de la Chaire de recherche du Canada en médecine des toxicomanies, participera à la séance d’ouverture du 30 juillet intitulée Indigenous responses to HIV; the opioid epidemic.

Pour elle, un constat se dégage: la pandémie de COVID-19, celle du VIH survenue dans les années 1980 et la crise des opioïdes qui se déroule actuellement aux États-Unis et au Canada ont comme point commun de mettre en relief les inégalités sociales.

«La Conférence internationale sur le sida de Montréal, en 1989, a vu l’émergence de nouveaux acteurs: les personnes affectées directement par l’infection ont revendiqué haut et fort leur importance dans la lutte au VIH, explique-t-elle. Aujourd’hui, on ne peut plus faire de la science sans se préoccuper des enjeux structurels ni intégrer les personnes affectées par la condition étudiée.»

Autochtones et opioïdes

Alors que deux conférenciers en provenance des États-Unis et du Canada traiteront spécifiquement des questions autochtones en première partie de la séance plénière, la docteure Bruneau souligne que les décès par surdose chez les Premières Nations sont cinq fois plus élevés que dans le reste de la population de la Colombie-Britannique. Par ailleurs, si les surdoses d’opioïdes ont légèrement diminué au Canada en 2019, elles ont ensuite augmenté à un niveau inégalé post-COVID-19. Au-delà de ces données, la docteure Bruneau souhaite donner un nouvel élan à l’engagement des différents acteurs.

«Au même titre que la communauté scientifique internationale s’est mobilisée et a agi rapidement pour trouver des solutions à la pandémie de COVID-19, elle se doit d’en faire autant pour la crise des opioïdes. Le Canada a un rôle de premier plan à jouer en investissant dans la recherche et en devenant, pourquoi pas, un laboratoire vivant pour endiguer la crise, et ainsi mieux la prévenir dans d’autres régions», conclut la Dre Bruneau.