Une école d’été aux Jardins de Métis
- UdeMNouvelles
Le 18 août 2022
- Virginie Soffer
Des étudiants en architecture de paysage et en urbanisme ont conçu un jardin aux Jardins de Métis. Ils ont également participé à la conception de circuits culturels et touristiques de la région.
Suivre un cours l’été dehors au soleil, près de la mer ou plus exactement près du fleuve Saint-Laurent, sur le site patrimonial des Jardins de Métis. Telle est l’expérience hors du commun qu’ont vécue 15 étudiants et étudiantes du baccalauréat et de la maîtrise en architecture de paysage, du baccalauréat en urbanisme et de la maîtrise en aménagement, option Ville, territoire et paysage, de l’Université de Montréal.
Du 5 au 12 août, ce groupe a eu la chance de créer des circuits régionaux de découverte et de mise en valeur de lieux d’intérêt dans la MRC de La Mitis en plus de concevoir un jardin dans le lieu enchanteur des Jardins de Métis.
Étudier au cœur de jardins d’exception
C’est au cœur de jardins parmi les plus vastes d’Amérique du Nord comportant des milliers d’espèces de plantes et diverses œuvres d’art contemporain que les étudiants et étudiantes ont participé à cette école d’été. Des jardins qui soulignent cette année le 150e anniversaire de naissance de leur fondatrice, Elsie Reford.
«C’est une végétation extraordinaire dans un microclimat très particulier. Les étudiants y ont abordé plusieurs questions telles que les changements climatiques, l’érosion des rives, l’adaptation de la végétation, mais également divers enjeux régionaux», dit Marie Claude Massicotte, architecte paysagiste et chargée de cours qui dirige cette école d’été à l’École d’urbanisme et d’architecture de paysage de l’UdeM avec Flavia Cosaz, auxiliaire d’enseignement.
Une expérience fabuleuse entamée il y a trois ans
En 2019, la Faculté de l’aménagement de l’Université a renouvelé son entente avec les Jardins de Métis. Une expérience inédite pour des classes qui suivent de nombreux cours théoriques, mais qui mettent rarement en pratique les connaissances acquises pour aménager des jardins. À l’époque, les étudiantes et étudiants du baccalauréat et de la maîtrise en architecture de paysage ont ainsi constitué différentes équipes et travaillé sur la notion de «Un jardin, c’est…», l’idée étant de concevoir un jardin à la manière d’un cadavre exquis. Comme dans ce jeu littéraire surréaliste où chacune des personnes présentes écrit un mot pour composer une phrase complète, les groupes apportaient à tour de rôle leur touche à un jardin. Chaque année, le jardin est ainsi amené à se métamorphoser et surtout à évoluer.
En 2019, la première cohorte a ainsi travaillé intensément durant 10 jours à défricher un terrain pour y concevoir un jardin constitué de végétaux et de matériaux tous recyclés des Jardins de Métis ou du Festival international de jardins des Jardins de Métis. Depuis, certains des participants et participantes reviennent chaque année observer le jardin sur lequel ils ont travaillé pour constater son évolution!
Avec la pandémie, cet atelier de la faculté a été mis sur pause en 2020 et 2021. Il vient de reprendre cette année. La nouvelle cohorte et les suivantes alimenteront ainsi le jardin déjà en place.
Un nouveau maillage avec des étudiants en urbanisme
Nouveauté cette année: des étudiants et étudiantes en urbanisme se sont ajoutés à l’école d’été. Des équipes multidisciplinaires ont ainsi été formées.
Fin mai, toutes et tous se sont rencontrés pendant deux jours pour une charrette d’idéation sur les attraits et problématiques de la région et du jardin de 2019. «Ils avaient un respect commun de leurs différents champs de pratique. Les étudiants en urbanisme soulevaient entre autres des enjeux territoriaux et règlementaires tandis que ceux en architecture de paysage et de la maîtrise Ville, territoire et paysage portaient leurs regards sur les qualités intrinsèques du lieu et les possibilités de conception et de design sur le terrain. Ils sont arrivés à une vision commune de l’aménagement, ce qui est une très belle réussite», souligne Marie Claude Massicotte.
«Cela nous a appris à mieux connaître nos disciplines respectives. Au final, tant du côté des architectes paysagistes que du côté des urbanistes, on a eu une meilleure compréhension des enjeux et des pratiques particulières de chacun», ajoute Louis Blais, étudiant en architecture de paysage.
Mettre en valeur les circuits culturels et touristiques de la MRC de La Mitis
De nouveaux partenariats ont été tissés cette année avec la MRC de La Mitis, des maires des municipalités adjacentes, le Parc régional de la rivière Mitis, le Musée régional de Rimouski, l’Institut Maurice-Lamontagne et l’Université du Québec à Rimouski.
Les étudiants et les étudiantes ont pu avoir accès à des données permettant de connaître les attentes des résidants de la région et des visiteurs. Ils ont également pu dialoguer avec des maires de la MRC de La Mitis et des dirigeants des Jardins de Métis pour comprendre leurs besoins.
«Ces rencontres avec les maires de la MRC qui nous ont présenté leur ville et leur territoire ont été très stimulantes d’un point de vue urbanistique», rapporte Eve-Marie Castilloux, étudiante en urbanisme.
Après ces rencontres, le groupe a établi un plan d’aménagement comportant des circuits culturels, environnementaux et touristiques à mettre en valeur qui a été présenté le 11 août aux Jardins de Métis.
«Cet atelier a été l’occasion d’expérimenter l’architecture de paysage et l’urbanisme sur le terrain, depuis la planification jusqu’à la réalisation, dans un très court laps de temps. Les étudiants sont en mesure à la fois de planifier, règlementer, concevoir, faire des présentations, mais également travailler sur le terrain, donc planter les végétaux, creuser pour les sentiers. Cela leur donne aussi la possibilité de voir réalisé le projet qu’ils ont planifié», déclare Marie Claude Massicotte.