Former de jeunes leaders africains pour l’action climatique

Participants et participantes à la formation sur le plaidoyer en faveur de l'action climatique

Participants et participantes à la formation sur le plaidoyer en faveur de l'action climatique

Crédit : 4C Maroc

En 5 secondes

Les chargés de cours André-Yanne Parent et Eddy Pérez ont offert à de jeunes leaders africains une formation sur le plaidoyer et la négociation pour l’action climatique.

André-Yanne Parent

Gouvernance mondiale de la crise climatique, compréhension des acteurs et des dynamiques de pouvoir, diplomatie et responsabilisation, champs de négociation… Voilà quelques-uns des thèmes abordés à une formation sur le plaidoyer et la négociation pour l’action climatique donnée par André-Yanne Parent et Eddy Pérez, chargés de cours à l’Université de Montréal, et tenue au Centre de compétences Changement climatique du Maroc (4C) en septembre.

Offerte en mode hybride, la formation avait pour but de renforcer les habiletés, au moyen de simulations et d’outils méthodologiques comme le plaidoyer, d’une centaine de délégués et déléguées d’une trentaine de pays africains en vue de leur participation à la COP 27, prévue du 6 au 18 novembre à Charm el-Cheikh, en Égypte. André-Yanne Parent et Eddy Pérez auront d’ailleurs l’occasion d’y participer et de s’imprégner des discussions actuelles en matière de lutte contre les changements climatiques.

La formation a vu le jour grâce à une collaboration entre le 4C, Alinea International et l’UdeM. À travers le Partenariat d’assistance technique d’Affaires mondiales Canada, Alinea International remplit divers mandats de coopération internationale dans une variété de pays en recourant à des expertises canadiennes et en mettant le public à contribution dans ces projets. Le 4C vise pour sa part le renforcement des capacités des acteurs africains engagés dans la lutte contre les changements climatiques.

Promouvoir l’expertise africaine

Eddy Pérez

Pour André-Yanne Parent et Eddy Pérez, qui enseignent à la Faculté de l’éducation permanente de l’UdeM, le Canada, comme grand émetteur de gaz à effet de serre (GES), se doit de contribuer à atténuer la crise climatique. À l’inverse, les participants et participantes à la formation venaient d’États dont les émissions de GES sont faibles, mais qui subissent pourtant le plus les répercussions du réchauffement climatique.

«Nous avons à cœur d’outiller des personnes qui seront appelées à prendre leur place dans des sphères de diplomatie climatique, parfois très opaques, afin qu’elles puissent démystifier ces dynamiques de pouvoir de manière à mettre en valeur leurs perspectives et à défendre leurs droits en termes de pertes et dommages, d’adaptation et de résilience, enjeux centraux de la COP 27», avance André-Yanne Parent.

Telles des ambassadrices, elles auront l’occasion de naviguer dans les lieux de discussion et de diffuser des messages capables de susciter davantage de solidarité envers les pays plus touchés par la crise climatique.

Miser sur les échanges

«On ne peut pas aborder les défis en matière d’atténuation des changements climatiques de la même manière au Canada qu’en Afrique, ni montrer aux participantes et participants la façon dont ils doivent prendre position à la COP 27», rappelle Eddy Pérez au sujet de l’humilité nécessaire lorsqu’on donne une formation à l’étranger.

Ces hommes et ces femmes possèdent en effet un immense bagage quant aux multiples réalités climatiques vécues localement, qui vient nécessairement alimenter les connaissances des deux experts. «L’objectif, c’était de créer des lieux d’échanges qui tiennent compte de la réalité locale des personnes participantes et qui permettent à celles prenant part à la COP 27 de bien s’y exprimer», explique Eddy Pérez.

Cette formation visait d’ailleurs aussi à accroître les possibilités de mise en réseau entre les jeunes leaders. À travers la création de groupes de travail, ils et elles ont eu l’occasion d’approfondir des questions climatiques préoccupantes. Ce réseautage leur permettra de se reconnaître et de s’appuyer pour porter ensemble d’importants messages dans le cadre de la COP 27, mais bien au-delà également. Pensons notamment à la COP 15 sur la biodiversité, qui aura lieu à Montréal en décembre.

Quelques mots sur nos experts

Diplômée du baccalauréat et de la maîtrise en anthropologie de l’Université de Montréal, André-Yanne Parent est actuellement directrice générale de Projet de la réalité climatique Canada, une organisation internationale travaillant à la formation de communicateurs efficaces sur l’urgence climatique, avec plus de 40 000 ambassadeurs de la réalité climatique présents dans 174 pays.

Titulaire d’un baccalauréat en sociologie de l’UdeM et d’une maîtrise en sciences de l’Institut national de la recherche scientifique, Eddy Pérez s’est spécialisé dans les questions de diplomatie climatique et de coopération climatique internationale. Il est actuellement directeur de la diplomatie climatique au Réseau action climat international et travaille à l’avancement du programme en matière de changements environnementaux.

Ensemble, André-Yanne Parent et Eddy Pérez partagent une charge de cours sur les changements et la justice climatiques au Certificat en coopération et solidarité internationales de la Faculté de l’éducation permanente.