BrainBox AI: l’intelligence artificielle au service de la transition énergétique des grands immeubles

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Une technologie mise au point par BrainBox AI permet de réduire les émissions de CO2 des grands immeubles et d’assurer leur transition énergétique grâce à l’intelligence artificielle.

Imaginez un système d’intelligence artificielle capable de régler en temps réel, 24 heures sur 24, le chauffage, la ventilation et la climatisation de chacune des pièces d’un grand immeuble en fonction de leur utilisation sans intervention humaine…

C’est précisément ce qu’a créé l’entreprise montréalaise BrainBox AI qui, depuis son lancement en 2019, contribue à la transition énergétique des grands bâtiments du monde entier grâce à une innovation technologique qui combine recherche opérationnelle et intelligence artificielle, permettant de réduire leur empreinte carbone.

Présente dans 70 villes réparties dans 18 pays, BrainBox AI permet notamment de diminuer les émissions annuelles de CO2 de quelque 300 immeubles dont la superficie globale est de neuf millions de mètres carrés!

Une technologie née d’une «frustration»

Jean-Simon Venne

Jean-Simon Venne

Crédit : Photo de courtoisie

L’idée de concevoir cette technologie capable de gérer par elle-même la consommation totale d’énergie d’un grand immeuble est née d’une frustration, selon Jean-Simon Venne, chef de la technologie chez BrainBox AI et cofondateur de l’entreprise.

«Quelques années avant le lancement de notre entreprise, je travaillais avec une équipe d’optimisation énergétique des bâtiments et nous avions installé un système de gestion d’énergie dans l’immeuble d’un client: au bout de trois ans, près de la moitié de l’efficacité énergétique s’était graduellement perdue en raison de l’intervention d’opérateurs qui tentaient de régler la température», relate le titulaire d’un diplôme en ingénierie de Polytechnique Montréal.

«Mes partenaires et moi en sommes venus à la conclusion que, s’il est possible de faire décoller et atterrir un Airbus A380 sans l’intervention d’un pilote, nous devrions être capables de faire fonctionner la ventilation, les pompes et les unités de chauffage et de climatisation d’un bâtiment sans intervention humaine», poursuit M. Venne.

Il a alors rassemblé des équipes de recherche de Polytechnique Montréal, de l’Université McGill, de l’Université Concordia, de l’École de technologie supérieure, de l’Université de Montréal et d’IVADO – l’institut de recherche et de transfert en intelligence artificielle – qui ont coconstruit un modèle d’apprentissage profond pouvant être implanté à grande échelle dans des milliers de bâtiments.

Un modèle prédictif qui s’ajuste toutes les cinq minutes

Selon Jean-Simon Venne, environ 90 % des immeubles sur la planète sont pourvus de systèmes de contrôle numérique qui engendrent «une énorme quantité de données inexploitées qui dorment sur un disque dur: l’idée est de simplement nous brancher sur ces systèmes afin d’en extraire les données et de les utiliser pour entraîner notre dispositif d’apprentissage profond».

Cet apprentissage se traduit par un modèle prédictif qui permet de savoir, deux heures à l’avance, quelle sera l’utilisation de chacune des pièces du bâtiment et BrainBox AI applique aux systèmes de chauffage, de ventilation et de climatisation la séquence de contrôle la plus efficiente.

«Le dispositif agit comme un radar qui voit venir tous les scénarios et il commande les opérations à exécuter en effectuant une nouvelle lecture toutes les cinq minutes pour apporter les corrections requises en temps réel», explique M. Venne.

Une réduction appréciable de l’empreinte écologique des immeubles

En 2020, BrainBox AI a fait partie du palmarès des 100 entreprises technologiques de l’année du magazine Time, et pour cause.

Sa technologie permet de réduire de 10 à 30 % la consommation d’énergie globale des immeubles qui en sont équipés.

Elle contribue aussi à diminuer de 40 % les émissions de gaz à effet de serre, car l’économie d’énergie se répercute sur la quantité de gaz naturel et d’énergies fossiles habituellement requise pour faire fonctionner les systèmes de chauffage, de ventilation et de climatisation de ces bâtiments.

Et, en plus de réduire de 60 % les inconforts des personnes qui utilisent les locaux, BrainBox AI permet d’accroître de 30 % la vie utile des moteurs électriques qui font fonctionner ces systèmes en abaissant au maximum la fréquence des arrêts et départs auxquels ils sont habituellement soumis.

Ces résultats ont d’ailleurs permis à l’entreprise de connaître un essor fulgurant: depuis 2019, BrainBox AI a étendu son réseau d’affaires dans plusieurs pays, dont la Nouvelle-Zélande, la Thaïlande, Dubaï, le Qatar, la Grèce, les États-Unis, en plus d’être présente au Canada.

«Et nous continuons d’innover pour demeurer compétitifs, conclut Jean-Simon Venne. Nous évoluons dans un environnement qui s’apparente au monde de la formule 1 où différentes écuries nous épient de brillante façon, notamment les pays scandinaves.»