Vingt-cinq suggestions de livres pour le temps des fêtes

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Des membres de la communauté universitaire partagent leurs coups de cœur.

C’est bien connu: la communauté universitaire aime lire! Pas seulement les professeurs de littérature, mais aussi des étudiants ainsi que des diplômés et des employés. Peu importe leur unité d’attache, nous leur avons donné la parole pour qu’ils et elles partagent avec vous leurs coups de cœur littéraires. 

Bande dessinée féministe, poésie innue, roman à suspense, fictions québécoises, mais aussi turque, irlandaise, sénégalaise, italienne, suédoise… il y en a pour tous les goûts!  

«W ou le Souvenir d’enfance», de Georges Perec, Denoël, 1975

«J’ai choisi cet ouvrage coup-de-poing de Georges Perec à cause des deux récits qu’il entrecroise. Pendant de nombreuses années, j’ai été incapable de le relire, car je fondais en larmes dès les premières pages. Je l’ai revisité récemment et j’y ai pris beaucoup de plaisir. Ce roman terrifiant, mystérieux et malgré tout poétique met en scène l’histoire avec sa grande hache et on peut le lire comme un roman policier, comme une énigme. Roman du fragment, roman de la perte, roman de la Shoah, c’est aussi pour moi un roman sur la vie. J’envie ceux et celles qui liront Perec pour la première fois et je salue les autres qui, comme moi, redécouvriront l’écriture sensible de ce bel écrivain à l’imagination débridée.» 

Isabelle Daoust, chargée de projets spéciaux au vice-décanat aux études supérieures de la Faculté des sciences infirmières 

«Une si longue lettre», de Mariama Bâ, Serpent à plumes, 2016

«Je recommande ce livre de la romancière sénégalaise Mariama Bâ, une militante féministe remarquée et remarquable. Ce roman épistolaire relate le parcours d'une femme, c’est un regard acéré sur la vie familiale entre modernité et tradition, le récit d’un combat saisissant pour la défense et la délivrance des droits des femmes.» 

Aminata Bal, adjointe à la doyenne de la Faculté de droit 

«Un conte de Noël», de Charles Dickens, 1843 (traduit en français en 1857 chez Hachette)

«Dickens, icône littéraire d’un 19e siècle dont il fait de nous des témoins par ses nombreux récits, nous ouvre cette fois-ci les portes d’un monde fantastique, nous plaçant dans une candeur féérique. C’est dans cet univers chimérique et rocambolesque que l’auteur vient chercher notre être sensible, émerveillé et libéré des chaînes du cynisme quotidien, essayant de rompre le cycle infernal du désenchantement. Les thèmes d’une actualité troublante – exclusion sociale et misère – dans ce moment consacré au partage et à la communion d’une société sont présents, semblables à une douce fable.» 

Édouard Pontoizeau, diplômé en science politique de la Faculté des arts et des sciences 

«Effondrement: comment les sociétés décident de leur disparition ou de leur survie», de Jared Diamond, Gallimard, 2005

«L’auteur explique la complexité des différents facteurs – écologiques, démographiques, économiques et politiques – qui font qu’une société s’effondre ou réussit à survivre. Ainsi, l’analyse porte à la fois sur des sociétés disparues – les plus connues étant les Incas et l’île de Pâques –, les sociétés qui ont réussi à survivre – comme la Papouasie-Nouvelle-Guinée et ses 7000 ans d’agriculture ou le Japon, qui a su enrayer son effondrement – et les sociétés d’aujourd’hui – Chine, Haïti, Rwanda, Australie… –, qui sont menacées du fait des changements climatiques, de la croissance démographique, de l’utilisation des ressources et des réponses politiques apportées par les gouvernements. Un livre extrêmement intéressant et terriblement d’actualité.» 

Magalie Lascar, technicienne en coordination du travail de bureau au Département de sociologie de la Faculté des arts et des sciences 

«Les occasions manquées», de Lucy Fricke, Le Quartanier, 2021

«Ce livre est un pur bonheur, tout simplement. À travers l’histoire rocambolesque du road trip d’une femme accompagnée de son père et de sa meilleure amie, nous vivons des rebondissements incroyables, mais surtout des moments d’émotion qui côtoient des moments complètement déjantés et loufoques. Un livre à lire pour décrocher du quotidien et embarquer dans une histoire axée sur l’amour et l’amitié.» 

Éric Allard, directeur des opérations et de la gestion des données au Réseau des diplômés et des donateurs de l’Université de Montréal 

«Uiesh, quelque part», de Joséphine Bacon, Mémoire d’encrier, 2018

«Rien de mieux que la poésie de Joséphine Bacon pour vous plonger dans l’univers culturel des Innus. Son recueil de poèmes Uiesh, quelque part est un incontournable selon moi. De plus, comme les poèmes sont écrits en innu-aimun et traduits en français, c’est un bon point de départ pour apprendre une langue autochtone!» 

Samuel Rainville, conseiller principal aux relations avec les Premiers Peuples 

«La carte postale», d’Anne Berest, Grasset, 2021

«Au début des années 1990 et par un banal jour de janvier, une famille parisienne reçoit parmi les cartes de vœux une carte postale anonyme sur laquelle sont inscrits quatre noms d’une même famille. Des années plus tard, cette mystérieuse carte refera son apparition et Anne Berest décidera de mener son enquête. À la fois quête d'identité et questionnement sur la transmission, ce livre nous fait vivre les tourments de la Deuxième Guerre mondiale. Il est écrit en deux parties: la première est consacrée au destin de la famille maternelle de l’auteure et la deuxième raconte l’enquête pour percer le mystère de cette carte. Ce récit m’a invitée à me replonger moi aussi dans l’histoire de ma famille. Mes grands-parents ont vécu cette guerre, certains membres de la famille sont décédés lorsque j’étais enfant et les autres parlaient peu. Au travers de ces autobiographies, je peux aller à la rencontre de mes grands-parents et de ce qu’ils ont traversé.» 

Sarah Pasutto, technicienne en coordination du travail de bureau à l’École de bibliothéconomie et des sciences de l’information de la Faculté des arts et des sciences 

«Les marins ne savent pas nager», de Dominique Scali, La Peuplade, 2022

«Le roman Les marins ne savent pas nager, de Dominique Scali, qui est paru cet automne, est un coup de cœur! L’univers qu’on découvre est singulier: un peuple de marins qui, pour la plupart, ne savent pas nager. On suit la vie de Danaé Poussin, qui sait affronter les vagues à la nage et faire son chemin sur une île souvent hostile. L'écriture poétique de Dominique Scali nous berce tout au long de ce roman de 700 pages.» 

Mélanie Marron, conseillère en communication et médias sociaux au Bureau des communications et des relations publiques 

«Sapiens, la naissance de l'humanité», de Yuval Noah Harari, illustré par David Vandermeulen et Daniel Casanave, Albin Michel, 2020 et 2021

«J’ai vraiment été happé par ce roman graphique non fictionnel en deux volumes. Extraordinaire, devrait être une lecture obligatoire pour tous les étudiants d’université. À la fois très scientifique, anthropologique et ludique, le message de Yuval Noah Harari passe comme un charme!» 

Ignace Olazabal, responsable de programme pour le certificat de gérontologie et le certificat d’intervention en dépendances de la Faculté de l’éducation permanente 

«En salle», de Claire Baglin, Éditions de Minuit, 2022

«En salle est fait de deux récits alternés: une jeune femme se souvient de son enfance dans un milieu modeste; la même jeune femme travaille maintenant dans un fastfood. Claire Baglin, dont c’est le premier roman, rend avec une acuité particulièrement forte ce qu’est aujourd’hui le monde du travail, sa violence, sa langue.» 

Benoît Melançon, professeur au Département des littératures de langue française de la Faculté des arts et des sciences

«Livre(s) de l’inquiétude», de Fernando Pessoa, Christian Bourgeois éditeur, 2018

«Une nouvelle traduction du Livre de l’intranquillité vient de paraître il y a quatre ans. Ce “journal intime” d’un être solitaire contient de magnifiques, mais parfois dures réflexions introspectives sur la vie et l’existence. Il a longtemps été sur ma table de chevet. Comme il est composé de fragments, on peut s’y promener en toute liberté!» 

Danny Létourneau, chef de bibliothèque à la Bibliothèque des livres rares et collections spéciales 

«La libération animale», de Peter Singer, 1975 (traduction en français chez Grasset en 1993, puis aux Éditions Payot et Rivages en 2012)

«Je suggère ce livre à tous ceux et celles qui ne comprennent pas le point de vue des véganes! L’auteur met bien en perspective les problèmes moraux qui viennent avec le spécisme et le carnisme tout en restant objectif quant aux sentiments qu’il peut avoir ressentis à ce sujet.» 

Julianne Roy, étudiante en sciences biologiques à la Faculté des arts et des sciences 

«Les culottées», de Pénélope Bagieu, Gallimard, 2020

«Les culottées m’ont marquée. Des femmes exceptionnelles, peu connues, qui ont du courage, de l’audace. Merveilleusement bien illustrées, avec humour et finesse. J’ai lu la première édition grâce à la bibliothèque Thérèse-Gouin-Décarie de l’Université de Montréal. Une nouvelle édition réunissant les deux volumes est parue il y a trois ans.» 

Stéphanie Pham-Dang, bibliothécaire à la Bibliothèque de droit 

«Kukum», de Michel Jean, Libre Expression, 2019

«Dans la démarche de réconciliation que plusieurs organisations entreprennent avec les Premiers Peuples, j’ai décidé de me lancer dans cette lecture humble qui présente un portrait fascinant d’une facette de la culture autochtone, avec ce sentiment particulier d’attachement à la nature et à la liberté. Connaître une partie de leurs histoires et leurs valeurs est important pour moi, et ce livre me permet de mieux comprendre ce qu’ils ont vécu et d’avoir un regard différent aujourd’hui. Je recommande sans hésiter ce livre qui, à travers son écriture, nous fait vivre tristesse et bonheur.» 

Pierre-Luc Tranclé-Armand, architecte paysagiste chargé de projet à la Direction des immeubles 

«Le vieux qui ne voulait pas fêter son anniversaire», de Jonas Jonasson, 2009 (traduit en français en 2011 aux Presses de la Cité)

«On sourit ou on rit carrément, malgré le récit invraisemblable du “vieux” Suédois pendant les périodes plus sombres de l’histoire du 20e siècle. Rencontres fortuites et destin improbable! C’est léger, c’est complètement farfelu, mais ça fait du bien.» 

Annick Lachapelle, conseillère en évolution et déploiement des infrastructures aux Technologies de l’information 

«Le jardin des Finzi-Contini», de Giorgio Bassani, 1962 (traduction en français en 1964 chez Gallimard)

«Singulièrement envoûtant, Le jardin des Finzi-Contini peut être lu de prime abord comme le récit d’une belle histoire d'amour de jeunesse au sein d’une communauté juive perdue et abasourdie par les lois raciales mises en place par le régime fasciste de Mussolini à la fin des années 1930. Lire ce roman en 2022 se révèle d’actualité à la suite de l’élection récente de Giorgia Meloni à la tête du gouvernement italien.» 

Dorith Misrahi, diplômée de la Faculté de pharmacie 

«My Grandfather’s Son», de Clarence Thomas, Harper, 2007

«L’année 2022 aura été marquée par l’arrêt Dobbs c. Jackson Women’s Health Organization. Cette décision rendue par la Cour suprême des États-Unis renverse la jurisprudence qu’elle avait elle-même établie en matière d’avortement. Elle a suscité de vives réactions. Certains juges, dont Clarence Thomas, ont été montrés du doigt et dénoncés pour leur prise de position. Mais quelle est la personne qui se cache derrière l’homme de droit? Descendant d’esclaves, Clarence Thomas retrace, dans My Grandfather’s Son, son odyssée depuis Pin Point, en Géorgie, jusqu’à sa nomination à la Cour suprême. Il importe peu que nous partagions ou non ses opinions ou ses valeurs, cette autobiographie est un livre touchant, inspirant et instructif qui décrit un parcours de vie ayant pour toile de fond les changements sociopolitiques qui ont secoué – et continuent de le faire – l’Amérique d’après-guerre.» 

Isabelle Petit, responsable du certificat en droit et du diplôme d’études supérieures spécialisées en règlementation canadienne et québécoise de l’immigration de la Faculté de l’éducation permanente 

«Croire aux fauves», de Nastassja Martin, Verticales, 2019

«Ce récit autobiographique de Nastassja Martin, qui raconte sa rencontre avec un ours dans les montagnes du Kamtchatka, m’a marquée. Ses réflexions durant son parcours pour guérir physiquement et psychologiquement de cette attaque de l’animal ont changé les perspectives de son travail d’anthropologue. Une belle écriture qui nous plonge dans son histoire.»  

Myriam Barriault Fortin, conservatrice au Centre d’exposition de l'Université de Montréal 

«Une dose de rage», d’Angeline Boulley, Petit Homme, 2022

«Ce roman à suspense jeune adulte se passant dans la communauté ojibwée de Sault-Sainte-Marie permet d'en apprendre plus sur les traditions et réalités de ses habitants à travers un récit qui nous tient en haleine. J'ai adoré!» 

Agathe Cadieux, étudiante au baccalauréat en anthropologie à la Faculté des arts et des sciences 

«Madame Hayat», d’Ahmet Altan, Actes Sud, 2021

«Le roman nous raconte le quotidien de Fazil, jeune étudiant en littérature, tombant amoureux à la fois d'une femme mystérieuse, Hayat, et d'une brillante camarade de classe, Sila. Fazil verra sa vie transformée par les hypocrisies et les violences d'une société en déroute: celle de son pays, la Turquie.» 

Carlos Seguin, chargé de cours au certificat de rédaction professionnelle de la Faculté de l’éducation permanente 

«Avec un poignard», de Mathieu Leroux, Héliothrope, 2020

«Quand j’ai terminé la lecture d’Avec un poignard, j’ai eu besoin de me plonger dans le silence. Le narrateur de ce puissant récit nous transporte à Las Vegas et nous fait traverser avec lui le bruit, les corps et les paysages; à vivre la fuite et la violence. Cela en jetant une lumière sur les relations, ou plutôt l'absence de relations, avec le père notamment.»   

Laurent Piché-Vernet, directeur du Centre d’exposition de l’Université de Montréal 

«Apeirogon», de Colum McCann, Belfond, 2000

«Ce livre raconte l’histoire réelle de deux papas, l’un israélien et l’autre palestinien, qui ont perdu une fille lors d’épisodes de violence ayant eu lieu entre les deux peuples. Au lieu de laisser la haine les envahir, ces pères ont choisi de s’unir dans cette douleur inqualifiable. Ils ont rejoint un groupe formé par des Israéliens et des Palestiniens dont le but est l’écoute, la compréhension de l’autre afin de tendre vers la paix. La lecture de ce livre, exigeante, mais riche et bouleversante, démontre à quel point le conflit israélo-palestinien est complexe.» 

Geneviève Picard, conseillère de recherche à la Faculté des sciences de l’éducation 

«Les 9 vies d’Edward», de Chrystine Brouillet, Denoël, 1998

«J’ai lu ce livre quand j’étais jeune adolescente et, comme je suis une grande amoureuse des chats depuis toujours, il m’a grandement marquée. C’est depuis la lecture de ce livre, même s’il est romanesque, que j’aime imaginer que les chats ont neuf vies et s’en servent à bon escient! J’ai fait le choix de l’offrir à la journée Livres dans la rue en le déposant sur un banc de l’avenue Laurier Ouest il y a environ 20 ans. Aucune idée de l’endroit où il est rendu aujourd’hui, mais j’espère qu’Edward a bien voyagé!» 

Marie-Pierre Labelle, diplômée de la Faculté de musique 

«Belle du seigneur», d'Albert Cohen, Gallimard, 1968

«J’ai adoré ce livre pour la pureté de son histoire d'amour désespérée, pour la quête de son judaïsme dans un monde moderne, pour sa réflexion sur ce que veut dire “faire-société” sur fond de contraintes constantes. Et aussi pour la beauté du nom de son personnage central, Solal, infinie sublimité du nom propre, écho voulu au sujet d'une certaine éthique, celle de Lévinas notamment. Et puis pour sa défiance sublime au regard de la mort à travers des contractions phrastiques de génie telles que “un peu de vie avant beaucoup de mort”.» 

Gad Soussana, diplômé en philosophie de la Faculté des arts et des sciences 

«L’ange de l’espoir», d’Og Mandino, Un monde différent, 1984

«Ma suggestion de lecture pour le temps des fêtes est un livre qui m’a été offert par mon amie Joanne cet été, durant mes vacances. C’est un livre léger, mais rempli d’espoir, qui souligne l’importance des amitiés de courte et de longue date. Comme un livre doit circuler, je lui ai promis de le garder quelque temps et ensuite de le faire circuler.» 

Monique Adans, technicienne en coordination du travail de bureau au Département de médecine sociale et préventive de l’École de santé publique  

Vous pouvez trouver la grande majorité de ces livres dans les librairies et les bibliothèques de l’UdeM. 

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