Du renouveau en chant classique avec la professeure invitée Ariane Girard

Ariane Girard

Ariane Girard

Crédit : Kevin Calixte

En 5 secondes

Depuis son arrivée à la Faculté de musique, la mezzo-soprano Ariane Girard a enrichi l’enseignement du chant classique en y intégrant des notions essentielles de santé vocale.

Cela fait un an qu’Ariane Girard est professeure invitée en chant classique à la Faculté de musique de l’Université de Montréal. La mezzo-soprano, qui a été professeure de chant principale à l’Atelier lyrique de l’Opéra de Montréal de 2016 à décembre 2024, se souvient qu’elle a abordé son nouveau rôle avec beaucoup de sérieux. Elle a notamment trouvé intéressant le défi de passer de l’Atelier lyrique, où elle travaillait avec des interprètes à un niveau plus avancé, puisque leur parcours scolaire était terminé, à l’enseignement universitaire, où les étudiantes et étudiants commencent leur formation. Cela a nécessité une précision encore plus grande dans ses instructions pour s’adapter aux besoins des solistes débutants.

Transmission du savoir

La professeure reconnue pour ses qualités de pédagogue se rappelle avoir aussi observé beaucoup de lacunes sur les plans technique et de l’hygiène vocale. «Ne serait-ce que par rapport à la voix parlée ou à la façon de parler fort sans se blesser. La voix reste la même qu’on l’utilise pour chanter ou pour s’exprimer dans la vie de tous les jours», souligne Ariane Girard.

Celle qui collabore depuis de nombreuses années avec des orthophonistes et des otorhinolaryngologistes a eu l’idée d’inviter l’orthophoniste et soprano Eugénie Préfontaine à venir parler d’hygiène vocale à ses étudiantes et étudiants. Ils se sont montrés tellement curieux qu’elle lui a demandé si elle pouvait préparer quelques conférences sur le sujet.

Une fine oreille

L’intérêt de la professeure pour la biomécanique du chanteur remonte à sa rencontre avec plusieurs professeurs qui ont travaillé avec de nombreux comédiens et personnes souffrant de blessures vocales. «Je n’en ai jamais eu, mais une partie de moi était intriguée par le fonctionnement des cordes vocales, la relation entre les voix parlée et chantée. J’ai pris conscience que j’avais de bonnes oreilles pour analyser ce qui se passe dans la voix de l’autre», explique celle qui enseigne également à l’Institut canadien d’art vocal ainsi qu’à l’Académie internationale de musique et de danse du Domaine Forget et dans son studio privé.

C’est avec le souci de transmettre les connaissances et l’expérience acquises au fil des ans qu’Ariane Girard a pris ses nouvelles fonctions à la Faculté de musique. «Dans les cours, on fait des vocalises, des vocalises ciblées, on apprend à chanter les voyelles pures, on parle de respiration, d’ouverture, de résonance. Je pose énormément de questions parce que je passe beaucoup par les sensations et non par le son. Je ne veux pas que mes étudiantes et étudiants s’écoutent, mais qu’ils ressentent. Mon but est de leur donner des outils pour qu’ils sentent que l’air bouge, que les cordes vocales sont en vibration, que leur instrument est flexible. Je souhaite leur transmettre les meilleurs outils afin qu’ils deviennent autonomes», conclut la mezzo-soprano, qui poursuit sa carrière de soliste parallèlement à son enseignement.

On pourra apprécier le fruit de son travail, et celui de ses collègues des classes de chant, lors des représentations de l’opéra Hänsel und Gretel, puisqu’elle accompagne vocalement ses étudiants et étudiantes qui interprètent les rôles de solistes, en plus de les aider à soigner leur diction allemande. Cette production, présentée les 27 février et 1er mars, met en scène l’Atelier d’opéra de l’UdeM et l’Orchestre de l’Université de Montréal, sous la direction de Geneviève Leclair.

Pour en savoir plus sur l’enseignement du chant classique à la Faculté de musique de l’UdeM, consultez son site.