François Pelletier, diplômé en sciences de l’éducation
 
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Collations des grades 2025 Article 3 / 11
 
                
        
    
    
    
François Pelletier est diplômé du baccalauréat en éducation préscolaire et enseignement primaire de la Faculté des sciences de l'éducation de l'Université de Montréal. Étudiant passionné et engagé, il a représenté durant deux années sa faculté auprès des futurs étudiants et étudiantes en tant qu’ambassadeur et contribué au déroulement de nombreuses activités pour ses pairs.
Comment vous sentez-vous maintenant que votre baccalauréat est terminé?
Je me sens un peu fébrile à l’idée d’entrer enfin sur le marché du travail et d’avoir ma propre classe. Je commence dès septembre et j’ai vraiment hâte, d’autant plus que j’ai obtenu un poste dans le milieu où j’ai fait mon dernier stage. C’est un très bel environnement, dans une école que je connais bien, avec une équipe où je me suis senti accueilli et apprécié.
Cela dit, je suis aussi un peu triste de quitter l’Université de Montréal, que j’ai énormément aimée. Pendant tout mon parcours, j'ai eu des professeurs qui m'ont marqué, qui m'ont amené à réfléchir sur l'éducation. Je me suis fait de nombreux amis et j’ai vécu de superbes expériences tant sur le plan de la formation que du côté de la vie étudiante. J’ai participé à beaucoup d’activités, donc cet aspect va me manquer. Mais en même temps, je suis enthousiaste pour la suite.
Pouvez-vous nous en dire plus sur votre participation à la vie étudiante?
J’ai été membre de l’association étudiante de ma faculté en tant que délégué aux affaires externes. Mon rôle consistait à faire le lien entre notre association et les autres associations étudiantes de l’Université par l’intermédiaire de la FAÉCUM [Fédération des associations étudiantes du campus de l’Université de Montréal]. Ça m’a permis de rencontrer des personnes très différentes, issues d’une grande variété de programmes. C’était fascinant de découvrir à quel point il existe une diversité de personnalités et de champs d’intérêt. J’ai aussi pu découvrir avec joie qu’il existe de nombreux jeunes passionnés par leur domaine et qui souhaitent travailler ensemble à améliorer leur environnement.
J’ai rencontré mes meilleurs amis au sein de mon association étudiante. Nous partagions le même désir de nous impliquer, d’animer la vie étudiante et de redonner à la communauté universitaire. Ces rencontres ont été très précieuses pour moi et m’ont ouvert de nombreuses portes.
Par exemple, dès ma première année, j’ai pu participer aux 1ers Jeux de l’éducation. J’ai renouvelé l’expérience les deux années suivantes et, à mes derniers Jeux, en mai, notre équipe a remporté la première place dans l’épreuve à laquelle j’étais inscrit. Il s’agissait d’une épreuve sur la mobilisation du numérique: nous devions créer une situation d’enseignement intégrant les technologies de l’information et de la communication dans un contexte scolaire. C’était une belle façon de conclure mon parcours universitaire!
Pendant vos études, vous avez aussi fait un stage au Sénégal. Qu’est-ce que ce stage vous a apporté?
Ça a été, sans hésitation, la plus belle expérience de mon baccalauréat! Une expérience marquante à tous les points de vue. C’est une amie qui m’avait parlé de ce voyage, rendu possible par un programme de stage qui n’avait pas été offert depuis la pandémie. Les liens avec les partenaires locaux s’étaient un peu distendus, donc il a fallu beaucoup d’efforts de la part de la faculté pour relancer le projet. Elle a réussi à rétablir le contact avec l’organisme et à mettre en place un processus de candidature. Trois d’entre nous ont été retenus, mais j’ai finalement été le seul à décider de partir.
Le stage a duré deux mois durant lesquels j’ai été accueilli au sein d’une famille sénégalaise. Avant le départ, Mer et Monde, l’organisme qui encadrait l’expérience, nous avait donné une formation pour nous préparer au choc culturel, afin d’agir là-bas avec sensibilité et respect. Le but n’était pas de «nous intégrer» à tout prix, mais de ne pas imposer nos façons de faire et de contribuer de manière réfléchie à nos milieux respectifs.
Je suis parti avec un groupe de l’Université Laval, des étudiants et étudiantes en travail social. Mon propre stage s’est déroulé dans une école de la ville de Thiès, qui accueillait environ 1000 élèves, avec des classes de 50 à 60 élèves en moyenne – j’en avais 57 dans la mienne. C’était très exigeant, mais profondément enrichissant.
La famille d’accueil chez qui je vivais était formidable et je suis encore en contact avec elle. Ce sont des liens très précieux pour moi. Ce stage m’a fait prendre conscience qu’on peut faire énormément avec très peu de moyens. Là-bas, on enseigne avec des tableaux noirs, des crayons, parfois même sous les arbres – comme au Québec dans les années 50 ou 60.
Ça m’a prouvé que j’étais capable d’enseigner, même avec peu de ressources. Et par ricochet, que j’étais aussi prêt à enseigner ici, au Québec.
J’ai également été touché par la capacité des enseignants là-bas à transmettre des valeurs humaines fortes à leurs élèves. J’ai trouvé ça très beau, et ce sont des choses que j’aimerais, à mon tour, intégrer dans ma propre pratique.
Comment voyez-vous la suite de votre parcours depuis votre retour et maintenant que vous êtes diplômé?
J'aimerais apporter certaines valeurs d'inclusion et d'acceptation dans ma classe. Durant mon stage au Sénégal, j’ai constaté que le système éducatif, assez proche du modèle français, laisse souvent des élèves derrière, notamment ceux qui ont des difficultés d’apprentissage. Le manque de ressources fait que plusieurs doivent redoubler, faute de soutien adéquat.
Au Québec, on a des classes plus petites et davantage de moyens. Je pense qu’on a donc la responsabilité d’en faire plus pour accompagner les élèves en difficulté, et j’aimerais agir en ce sens.
Mais au-delà du soutien scolaire, je veux aussi instaurer un climat de classe positif, vivant. Là-bas, les élèves se mettaient parfois à chanter spontanément pendant qu’ils travaillaient et l’enseignant chantait avec eux. Il y avait une belle énergie, beaucoup de respect et une relation forte entre les élèves et l’enseignant. C’est exactement ce type d’ambiance que j’aimerais créer: un climat de confiance, propice à l’apprentissage et à l’épanouissement de chacun.
 
                
        
 
                
        
 
                
        
 
                
        
 
                
        
 
                
        
 
                
        
