Marion Pichette: démocratiser l’ergothérapie

En 5 secondes Nouvellement diplômée de la Faculté de médecine, Marion Pichette a toujours accordé une importance particulière à la valorisation du domaine qui la passionne.
Marion Pichette

Dans la série

Collations des grades 2025 Article 5 / 11

«J’ai trouvé ma voie et je suis très fière de l’avoir trouvée après autant d’années d’études.» 

Voilà le sentiment qui habite Marion Pichette alors qu’elle a récemment terminé le continuum baccalauréat-maîtrise en ergothérapie à l’Université de Montréal, à l’aube de ses 30 ans. 

Car la diplômée a d’abord fait un baccalauréat en psychologie, un certificat en criminologie ainsi qu’un certificat en biologie avant de découvrir l’ergothérapie, un peu par hasard. 

«J’ai toujours voulu travailler avec l’humain, la relation d’aide m’intéressait beaucoup. Mais les domaines plus connus, comme la médecine ou la pharmacie, concordaient moins avec mes désirs. Je me demandais vraiment ce que j’allais faire comme métier. Et puis, ma mère, qui travaille dans le système de la santé, m’a fait rencontrer une ergothérapeute qui m’a expliqué son rôle et ça m’a tout de suite plu», raconte-t-elle. 

Cette méconnaissance répandue de la profession, l’étudiante en a fait son cheval de bataille. 

Prendre la parole pour promouvoir

Pendant ses quatre années de baccalauréat-maîtrise, Marion Pichette a été très active dans son programme, particulièrement pour faire connaître l’ergothérapie au grand public. 

Elle a coréalisé le balado Jasons Ergo et cofondé le comité ProErgo+, deux plateformes visant à démystifier le rôle de l’ergothérapeute, autant pour donner envie à d’autres jeunes de s’intéresser à cette branche que pour inciter la population à faire appel à ces spécialistes plutôt que de se tourner systématiquement vers des domaines de la santé moins «mystérieux».  

Ces réalisations lui ont d’ailleurs valu deux distinctions: le Prix de l’agent de changement social, soulignant son engagement dans la promotion de la profession, et le Prix de la relève, en reconnaissance de l’excellence de son projet d’intégration, de son leadership et de sa contribution significative au programme d'études. 

Une profession multifacette

Marion Pichette le rappelle, les ergothérapeutes se penchent sur les occupations et le quotidien des gens, c’est-à-dire qu’ils les aident à effectuer leurs activités à la maison – tâches ménagères, soins personnels, loisirs, etc. – ou au travail. 

Il s’agit donc de professionnels de la santé auxquels on peut recourir à différents stades de la vie – de l’enfance à la vieillesse – et dont les interventions englobent tant la santé physique que la santé mentale. Pourtant, croit Marion Pichette, ils sont sous-utilisés. 

«Les gens nous connaissent peu, déplore-t-elle. Mais quand on aime son métier comme moi, on a envie que le monde sache qu’il existe et, surtout, qu’il peut aider tellement de gens. Si plus de personnes savaient ce qu’est l’ergothérapie, peut-être qu’elles auraient plus tendance à nous consulter rapidement et que nous pourrions ainsi faire davantage de prévention, plutôt qu’être généralement dans l’atténuation des dégâts.» 

À ce chapitre, l’ergothérapeute en sait quelque chose. Elle travaille aujourd’hui dans une entreprise privée où elle accompagne les accidentés du travail ou de la route dans leur retour en poste.  

Passionnée par son travail, Marion Pichette représente un modèle inspirant pour la relève en ergothérapie. Un enthousiasme qu’elle compte bien susciter chez ses collègues lors de l’allocution qu’elle prononcera à la collation des grades des sciences de la santé cette semaine. 

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