Quelles sont les bonnes pratiques en santé globale?

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Le troisième colloque en santé intégrative se tiendra du 20 au 24 novembre et aura pour thème les bonnes pratiques en santé globale.

Pandémie oblige, ce troisième colloque en santé intégrative se tiendra virtuellement à l’Université de Montréal du 20 au 24 novembre et offrira 18 conférences synchrones et asynchrones.

Le comité scientifique a porté une attention particulière au thème de la santé psychologique dans le choix des conférences, puisque la situation mondiale actuelle suscite beaucoup d’inquiétude et d’anxiété dans la population comme chez les cliniciens. Il sera aussi question de la médecine traditionnelle autochtone avec la participation de membres des Premières Nations qui partageront leurs paradigmes de la santé et de la maladie.

Priorité à la santé psychologique

Depuis que la pandémie sévit, on observe une augmentation des problèmes de santé mentale y compris chez les professionnels de la santé. Les conférenciers présenteront différentes approches complémentaires pour soutenir la santé psychologique de tous.

James Gordon, psychiatre, professeur de clinique à la Faculté de médecine de l’Université de Georgetown et fondateur et directeur du Center for Mind-Body Medicine, va ainsi évoquer l’apport des approches corps-esprit, soit des thérapies qui mettent l’accent sur les interactions entre les pensées, les émotions, le psychisme et le corps, pour protéger le mieux-être des populations en période de crise.

Ce médecin a eu l’occasion de les expérimenter pour venir en aide à des victimes de conflits armés ou de chocs post-traumatiques associés à divers évènements tragiques.

Sera également présent Judson Brewer, psychiatre et directeur de la recherche et de l’innovation au Mindfulness Center de l’École de santé publique de l’Université Brown, qui a travaillé avec Jon Kabat-Zinn, spécialiste de la méditation de pleine conscience. Il prononcera une conférence sur ce type de méditation comme traitement des dépendances et outil efficace pour le changement de comportement.

Le protocole NADA en acupuncture, qui a été utilisé par exemple après le 11 septembre 2001 pour soutenir les personnes en état de stress post-traumatique, sera présenté par les acupunctrices Julie E. Dorval et Charlotte Astier.

La médecine autochtone à l’honneur

En 2018, le deuxième colloque sur la santé intégrative avait retenu le thème de la médecine autochtone. Ce thème revient cette année étant donné le grand intérêt qu’il avait alors suscité. «La mort tragique de Joyce Echaquan nous a interpellés: il est impératif qu’on en sache davantage sur la médecine autochtone pour être capable d’intervenir de façon adéquate», dit Chantal Levesque, responsable des certificats en santé publique, en gestion des services de santé et des services sociaux et en intervention psychoéducative à la Faculté de l’éducation permanente de l’UdeM et principale organisatrice de ce colloque.

«Comprendre les paradigmes de la médecine traditionnelle autochtone n’équivaut pas à y adhérer. Cela permet de comprendre pourquoi sur une base culturelle les personnes autochtones acceptent ou non les propositions de traitement et cela permet d’être davantage outillé quand nous intervenons auprès d’elles. Le choc culturel est possible d’un côté comme de l’autre et une meilleure connaissance des paradigmes favorise la sécurisation culturelle. Il s’agit pour les professionnels de la santé d’acquérir des compétences culturelles pour améliorer l’intervention auprès des personnes autochtones, ce qui est d’ailleurs nommé dans le rapport Commission de vérité et réconciliation du Canada: appels à l’action», poursuit-elle.

Ainsi, deux conférences permettront d’explorer la médecine traditionnelle autochtone pour tendre vers la sécurisation culturelle dans la prestation de services. La première sera donnée par Pierre Picard, membre de la nation huronne-wendate et consultant principal au Groupe de recherche et d’interventions psychosociales en milieu autochtone, et la seconde par Rod McCormick, professeur et chercheur à la Faculté de l’éducation et du travail social de l’Université Thompson Rivers et membre de la nation mohawk Kanienkehaka. «L’invitation de conférenciers autochtones pour présenter les paradigmes de santé autochtone s’inscrit au cœur des bonnes pratiques de décolonisation et de réconciliation», précise Chantal Levesque.

Notons que Samuel Blain, médecin de famille pratiquant une médecine de proximité orientée vers l’inclusion sociale, professeur et coordonnateur du plan d’action autochtone du bureau de responsabilité sociale de la Faculté de médecine de l’Université de Montréal, a fait partie du comité scientifique du colloque. Le Dr Blain a d’ailleurs remporté le prix d’excellence décerné par le Collège québécois des médecins de famille dans la catégorie Contribution à la vie communautaire.

Accès aux soins pour les personnes défavorisées

La question de l’accès aux soins pour les personnes défavorisées sera également abordée dans ce colloque.

Jeffrey Geller, médecin au Greater Lawrence Family Health Center et professeur à la Faculté de médecine de l’Université du Massachusetts, donnera ainsi une conférence sur les stratégies efficaces pour améliorer l’accès à la complémentarité des approches pour les personnes défavorisées. Un autre atelier parlera de l’expérience québécoise en cette matière.

Pour la première fois, ce colloque en santé intégrative sera entièrement en ligne et il permettra d’assister à un plus grand nombre de conférences que par les années passées.