«Le sacre du printemps»: un défi stimulant pour l’OUM!

Crédit : Amélie Philibert | Université de Montréal

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Le samedi 1er avril, l’Orchestre de l’Université de Montréal, dirigé par Jean-François Rivest, clôturera sa saison en présentant le concert «L’OUM et Le sacre du printemps».

Jean-François Rivest

Jean-François Rivest, chef de l’Orchestre de l’Université de Montréal et professeur à la Faculté de musique de l’UdeM

Crédit : Amélie Philibert | Université de Montréal

Dans un entretien qu’il nous a accordé, Jean-François Rivest, chef de l’Orchestre de l’Université de Montréal (OUM) et professeur à la Faculté de musique de l’UdeM, présente les œuvres du programme qui terminera la saison de l’OUM en les analysant avec beaucoup de finesse. Il aborde également son travail à la tête de l’Orchestre.

Quels sont les points saillants des deux œuvres de ce concert de clôture?

La Symphonie no 5 de Sibelius s’appuie sur l’ampleur des lignes mélodiques et sur une transformation permanente et innovante du tissu musical. Sans être totalement tributaire de la tradition, Sibelius est le dernier des grands symphonistes romantiques, car sa musique, souvent visionnaire, préfigure la modernité.

Au contraire, Le sacre du printemps est construit sur un jeu d’idées énoncées de manière presque aléatoire. Ces dernières se combinent de diverses façons, plusieurs éléments disparates se déplacent et s’assemblent pour former un tout et donner l’impression d’une régularité «irrégulière». Cette œuvre révolutionnaire reste toutefois ancrée dans une certaine tradition symphonique tout comme celle de Sibelius.

Bien que de conception et d’esthétique différentes, ces deux œuvres opèrent une transition entre le 19e siècle et la modernité du 20e siècle.

Qu’est-ce qui vous inspire particulièrement dans ces œuvres?

L’énergie farouche du Sacre du printemps, sa force brutale, et celle plus mystérieuse, mais néanmoins grandiose, de la Symphonie no 5 de Sibelius. Les deux œuvres sont complémentaires, car si Stravinski nous ramène vers des temps primitifs, en racontant une histoire, Sibelius touche au tissu cosmique, à une forme de spiritualité.

La conception de l’orchestration de chaque compositeur est aussi un élément particulièrement intéressant. L’orchestration de Sibelius s’inscrit dans la grande tradition symphonique et il en résulte une sonorité ample, ronde qui découle de l’équilibre harmonique. Stravinski, quant à lui, obtient une sonorité cumulative qui procède des couches multiples de l’accompagnement. En repoussant le plus possible les limites de l’orchestre, il obtient une orchestration colorée et très imaginative.

Pour les instrumentistes de l’OUM, quel est l’aspect pédagogique de ce concert?

Chacune des pièces de ce programme présente des défis particuliers qui contribuent à la formation technique et expressive des musiciens et des musiciennes de l’Orchestre.

La Symphonie no 5 de Sibelius comporte des difficultés techniques et musicales propres au compositeur: des harmonies parfois surprenantes, un discours complexe, beaucoup plus hermétique que celui du Sacre du printemps. Chez Stravinski, en revanche, la pensée est plus unifiée, mais la mise en place est plus compliquée, notamment à cause de la complexité rythmique de l’œuvre et de sa dimension.

Mon rôle est d’aider les étudiantes et les étudiants à acquérir des habiletés pour jouer dans un orchestre, à apprendre à suivre le chef ou à pouvoir déjouer les obstacles dans une pièce. Quant à l’interprétation, c’est faire sienne une œuvre, se l’approprier comme si on la récrivait, et c’est cela que je veux leur faire vivre.

Jean-François Rivest à la tête de l’OUM depuis 1993

À la tête de l’OUM depuis sa création, en 1993, Jean-François Rivest mesure avec une fierté toute légitime le chemin parcouru. À ses débuts, l’Orchestre comportait uniquement 15 pupitres de cordes et, à son premier concert, il a joué Les quatre saisons, de Vivaldi. Actuellement, l’OUM est composé d’une soixantaine d’instrumentistes qui vont interpréter Le sacre du printemps pour la première fois dans l’histoire de l’Orchestre!

Ce grand défi, Jean-François Rivest est prêt à le relever, car même si les étudiants et les étudiantes ne démontrent pas encore toute la maîtrise d’un orchestre professionnel, ils possèdent quelque chose d’inestimable: une générosité particulière, un don de soi inégalé et une ferveur dans l’interprétation qu’ils transmettent au public.

À vos agendas pour venir les entendre et les encourager!

Informations pratiques

Le concert L’OUM et Le sacre du printemps sera présenté le samedi 1er avril à 19 h 30 à la salle Claude-Champagne de la Faculté de musique.

Billets: 22 $ pour le public et 12 $ pour la communauté étudiante.

Renseignements et billetterie