Monique Cormier reçoit le prix Valorisation de la langue française de Montréal

Monique Cormier, professeure titulaire au Département de linguistique et de traduction de l’Université de Montréal, reçoit le tout premier prix Valorisation de la langue française de Montréal, catégorie Personnalité. Remis le 29 mars, cet honneur souligne sa contribution exceptionnelle à la valorisation de la langue française et la réalisation d’une initiative novatrice qui a engendré des retombées positives sur l’usage et le rayonnement du français dans la métropole.

C’est en grande partie grâce à la création du concours d’éloquence Délie ta langue! que le jury a retenu la candidature de Monique Cormier. Né en 2018 à l’UdeM, ce concours donne l’occasion à des étudiantes et des étudiants de premier cycle d’améliorer leur aptitude à prendre la parole en public en choisissant, analysant et expliquant une expression de la langue française qu’ils doivent lier à un enjeu social. Les participants traversent différentes rondes de sélection pour arriver à la grande finale pendant le Mois de la francophonie, en mars, à Montréal.

«Je souhaite que Montréal devienne la capitale de l’éloquence», affirme Monique Cormier, qui a reçu plusieurs marques de reconnaissance dans sa carrière, dont le prix Georges-Émile-Lapalme, la plus haute distinction accordée par le gouvernement du Québec à une personne ayant contribué à la qualité et au rayonnement de la langue française parlée ou écrite.

De la règlementation à la valorisation

Plus tôt dans sa carrière, Monique Cormier a travaillé à améliorer la règlementation du français au Québec. En 2001, elle déclarait à la Commission des États généraux sur la situation et l’avenir de la langue française au Québec que les universités devraient se doter d’une politique globale favorisant le maintien, la promotion et la qualité du français. La Commission en a fait une recommandation et, en 2002, le gouvernement du Québec y donnait suite.

«Les lois linguistiques sont importantes, mais elles ne règlent pas tout», dit Monique Cormier, qui a dirigé le Bureau de valorisation de la langue française et de la Francophonie de l’Université de Montréal.

Elle est d’avis qu’il faut aussi des projets pour faire aimer les langues. «On ne gardera pas le français en bonne santé au Québec si l’on ne trouve pas des moyens de jouer avec la langue, si l’on n’a pas de plaisir à lire, à écouter de la musique, à regarder des films, à étudier et à travailler en français», énumère-t-elle.

Lorsqu’elle était à la tête du Bureau de valorisation de la langue française et de la Francophonie, elle a d’ailleurs mis en place le programme de jumelage linguistique pour les étudiants et les étudiantes des cycles supérieurs qui parlent peu ou pas français. Elle a aussi collaboré avec la Chambre de commerce du Montréal métropolitain pour lancer un programme de mentorat en français pour les petits commerçants de l’arrondissement de Côte-des-Neiges–Notre-Dame-de-Grâce.

«Ce type d’initiatives est complémentaire aux lois, conclut Monique Cormier, mais de tels projets sont aussi essentiels.»

La finale du concours Délie ta langue! s’est tenue le 27 mars à Bibliothèque et Archives nationales du Québec. Elle était aussi diffusée en ligne.