Construire autrement: l’atelier engagé d’Andrei Nejur et de Thomas Balaban

En 5 secondes Les professeurs de la Faculté d’aménagement Andrei Nejur et Thomas Balaban sont lauréats d’un prix d’excellence pour le développement durable et la transition socioécologique.
Thomas Balaban et Andrei Nejur

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Prix d’excellence en enseignement 2025 Article 12 / 16

C’est une approche audacieuse et rigoureuse de l’enseignement de l’architecture que récompense l’Université de Montréal en décernant à Andrei Nejur et à Thomas Balaban le Prix d’excellence pour le développement durable et la transition socioécologique. Les deux professeurs de la Faculté de l’aménagement ont mis en place une séquence pédagogique innovante qui conjugue fabrication numérique, conception durable et collaboration interdisciplinaire.

Depuis plusieurs années, les deux enseignants dirigent l’axe H du programme de maîtrise en architecture, un dispositif pédagogique composé de trois cours – les ateliers ARC 6801H et ARC 6802H et le séminaire ARC 6803H – qui forment un continuum sur deux trimestres. À travers ces ateliers, les étudiantes et étudiants explorent les principes de l’économie circulaire, de la fabrication numérique, de la réutilisation des matériaux et de la conception architecturale durable. L’objectif de ce projet est d’explorer l’influence de l’architecture dans l’économie circulaire, mais surtout de développer la capacité des outils numériques à soutenir cette économie. «Grâce à leur passion et à leurs connaissances approfondies de la conception assistée par ordinateur, Andrei et Thomas m’ont non seulement aidée à développer mes compétences avec les outils numériques, mais ils m’ont également encouragée à étendre ma pensée algorithmique à travers un projet liant l’économie circulaire et les outils paramétriques», témoigne Anaïs Duclos, ancienne étudiante et aujourd’hui chargée de cours à l’Université de Montréal.

Chaque année, un thème différent façonne l’ensemble du parcours: pénurie de ressources (2021), réutilisation (2022), structures légères et fabrication robotisée (2024) ou artisanat numérique et réalité augmentée (2025). Les étudiantes et étudiants sont d’abord initiés aux outils numériques dans un «bootcamp», puis conçoivent en petites équipes des flux de travail sur mesure. Ces projets mènent à la réalisation d’un prototype à l’échelle réelle, installé sur le campus de la Faculté de l’aménagement et visible du grand public. L’originalité du programme repose aussi sur l’enseignement en équipe, impliquant des praticiens et praticiennes, des ingénieurs et ingénieures, des fabricants et des partenaires industriels comme AluQuébec ou Rio Tinto. L’atelier est rattaché au LAIR (Laboratoire en architecture, informatique et robotique), qui soutient la recherche et les expérimentations à l’échelle 1:1.

Parmi ces réalisations, on retrouve NœudAL, une structure construite à partir de bois récupéré, et Cnidaria, un pavillon complexe en aluminium découpé au laser. «Il ne s’agit pas simplement de produire un projet évalué par des enseignants, mais de collaborer avec eux dans une véritable démarche de recherche et d’innovation. L’objectif final est la construction d’un pavillon incarnant une avancée architecturale concrète», décrit Frédéric Ste‑Marie, finissant de la maîtrise, dont le projet portait sur l’architecture résistante aux typhons.

Ces ateliers ont des effets bien réels sur les parcours étudiants: plusieurs projets ont été primés lors de l’Exposition des finissantes et finissants de la Faculté de l’aménagement (EFFA), présentés dans des colloques sur l’économie circulaire et publiés dans des revues scientifiques en architecture numérique.

«Ils m’ont appris à me surpasser et à remettre en question les façons de faire, même si cela signifie oser explorer les avenues moins fréquentées […] J’ai le sentiment que mon travail est valorisé et que j’ai le pouvoir de faire une différence dans la communauté», affirme Caroline St‑Hilaire, dont le projet visait à offrir une architecture temporaire durable à partir de matériaux récupérés.

La qualité de l’enseignement reçu d’Andrei et Thomas est indéniable; par les valeurs d’écoresponsabilité qu’ils m’auront transmises, parce qu’ils m’auront appris à oser et à croire en mes idées et, par dessus tout, parce que grâce à eux, j’ai la certitude que je peux faire une différence.

Caroline St-Hilaire, diplômée de la maîtrise en architecture

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