Se former à l’anthropologie du religieux à travers le monde

En 5 secondes Géraldine Mossière reçoit le Prix d’excellence en internationalisation des programmes d’études pour la mise en place de séminaires interuniversitaires en anthropologie des faits religieux.
Géraldine Mossière

Dans la série

Prix d’excellence en enseignement 2025 Article 13 / 16

Lauréate du Prix d’excellence en internationalisation des programmes d’études, Géraldine Mossière, professeure titulaire à l’Institut d’études religieuses et au Département d’anthropologie de l’Université de Montréal, pilote une structure pédagogique internationale novatrice qui conjugue formation interdisciplinaire, apprentissage sur le terrain et mobilité étudiante.

Depuis 2022, elle coordonne, en collaboration avec des collègues de France, du Portugal et d’Afrique, un cycle annuel de séminaires en anthropologie des faits religieux qui s’adressent à la population étudiante des cycles supérieurs. Regroupés dans leurs universités respectives à Montréal, Aix-en-Provence et Lisbonne, les participants et participantes assistent ensemble aux cours grâce à une formule hybride qui combine enseignement synchrone sur Zoom, interventions de spécialistes internationaux et séjours sur le terrain. La structure, désormais bien rodée, repose sur un partenariat pérenne intitulé ACCRAE (Anthropologie des circulations religieuses Amériques Afrique Europe), qui permet aux établissements partenaires d’animer tour à tour les séminaires, favorise l’actualisation continue des pratiques pédagogiques et intègre des volets de diffusion (capsules, balados, tables rondes filmées).

Ce projet repose sur un objectif original, celui d’offrir à la communauté étudiante issue de diverses disciplines universitaires une compréhension fine et incarnée des transformations religieuses contemporaines à travers des expériences de terrain. «Ces séminaires ont pour thème central les mobilités religieuses, c'est-à-dire les transformations actuelles du religieux, un sujet large qui peut se décliner en divers sous-thèmes. Ces derniers sont choisis par l’équipe d’anthropologues selon leur domaine d’expertise et les questions éthiques, sociales et politiques de l’heure, telles que le dialogue interreligieux ou les écospiritualités», précise Géraldine Mossière.

Le séminaire de 2023, consacré à la pluralité religieuse, est une illustration éloquente du travail de cette équipe internationale. Après neuf rencontres à distance où ils ont exploré les éléments conceptuels, culturels, sociaux et politiques associés à ce thème, les sept étudiantes et étudiants inscrits de l’UdeM ont retrouvé leurs homologues européens et africains au Portugal. Accueillis par le Centre de sciences sociales de l’Université de Lisbonne grâce à la professeure Clara Saraïva, ils ont participé à une école de terrain comprenant une collecte de données ethnographiques auprès de groupes religieux issus de la diversité lisboète. Sur place, ils ont été encadrés par quatre anthropologues et un technicien du son pour produire une série de balados à partir de leurs visites sur le terrain.

«Cette structure propose à la communauté étudiante un accès à des spécialistes internationaux qui peuvent agir comme mentors et à un réseau d’organismes d’accueil de la recherche francophone», résume Géraldine Mossière.

Les thèmes abordés évoluent chaque année, en phase avec les enjeux sociaux actuels. Les séjours à Lisbonne, à Marseille, au Maroc ou bientôt à São Paulo permettent aux étudiants et aux étudiantes de se confronter directement à ces réalités tout en bénéficiant d’un encadrement rigoureux. Ces séjours sont pensés pour être accessibles et comportent des modalités pour les personnes ayant des limitations fonctionnelles, ce qui renforce le caractère inclusif du programme.

Géraldine Mossière est lauréate du Prix d’excellence en internationalisation des programmes d’études 2025. 

Partager