Trois nouvelles œuvres d’art devant la station Édouard-Montpetit

En 5 secondes La station Édouard-Montpetit du REM accueille trois œuvres étudiantes temporaires, fruits d’un cours interuniversitaire en aménagement.

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Rentrée 2025 Article 11 / 11

Depuis le 29 août, trois œuvres d’art public sont exposées à l’entrée de la station Édouard-Montpetit du Réseau express métropolitain (REM).  

Ces créations éphémères, visibles pendant deux mois, ont été réalisées par neuf étudiantes et étudiants de l’Université de Montréal, de l’UQAM et de l’Université Concordia dans le cours d’été Activité interdisciplinaire en aménagement, donné par l’architecte et professeur invité à la Faculté de l’aménagement de l’UdeM Sylvain Bilodeau.  

Ce projet s’inscrit dans la troisième édition du programme d’art temporaire du REM. L’objectif était d’inviter la relève à concevoir des œuvres qui dialoguent avec les lieux de mobilité et contribuent à leur identité. 

«Ce type de collaboration favorise le partage des expertises et multiplie les occasions d’apprentissage expérientiel tout en servant le bien commun», souligne Daniel Jutras, recteur de l’UdeM, saluant la créativité des étudiants et des étudiantes, qui «ont largement dépassé ce qu’on attend d’un cours d’été». 

«Logarythme»: arches en mouvement

La première œuvre, Logarythme, réalisée par Camille Leins, Charles-Étienne Lebrun et Liliana Kovac, s’inspire directement du tunnel ferroviaire centenaire du mont Royal, réhabilité pour relier les stations Édouard-Montpetit et McGill. Sculptée dans du chêne rouge massif – essence qui pousse sur la montagne –, la pièce se déploie en une série d’arches basses et organiques, comme des côtes fossilisées. 

«On voulait évoquer le passage et la mémoire, mais aussi le rythme de la croissance des arbres, qui rappelle une fonction logarithmique», explique Charles-Étienne Lebrun, l’un des concepteurs. Pour l’équipe, le matériau choisi symbolise l’ancrage dans l’écosystème local, tandis que la répétition des formes traduit la continuité et le flux constant des déplacements. 

«Accalmie»: une pause lumineuse

À quelques mètres, l’installation Accalmie, conçue par les étudiantes Kesso Yali Bah, Salomé Magne et Midleney Kirdlanda Joseph, offre un contrepoint apaisant au rythme trépidant du transport en commun. L’œuvre prend la forme de deux assises en bois recouvertes de larges tissus colorés. Au fil de la journée, ceux-ci filtrent la lumière et projettent au sol des ombres mouvantes. 

«À notre première visite, nous avons été frappées par l’absence d’ombre et de zones de repos sur le lieu, racontent les étudiantes. Plutôt que de voir ces contraintes comme des obstacles, nous avons décidé d’en faire la matière même de notre projet.» 

Pensée comme un espace de respiration, l’installation joue aussi un rôle de mise en perspective: assis sur l’installation, les visiteurs peuvent contempler les deux autres œuvres. 

«Sous-sol: une géologie humaine»

Enfin, Sous-sol: une géologie humaine, imaginée par Claire Labrecque et Rose Martin, plonge le regard dans les profondeurs de la station – la plus profonde au Canada, à 72 m sous terre. L’œuvre prend la forme d’un réfrigérateur rempli d’objets hétéroclites, comme s’ils avaient été exhumés lors de l’excavation. Les deux étudiantes en scénographie laissent les visiteurs s’imaginer leur histoire. 

«Chaque article raconte une histoire individuelle, mais leur assemblage esquisse un portrait collectif», disent les étudiantes. Pour prolonger l’expérience, elles ont conçu des cartes à collectionner à l’effigie de ces objets et d’autres, tels des palmes ou un cube Rubik, disséminés dans les environs. De l’ordinaire surgit ainsi l’exceptionnel. 

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