Le Bureau d’intervention en matière de harcèlement change de nom

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Le Bureau d’intervention en matière de harcèlement devient le Bureau du respect de la personne à la suite de l’élargissement de son mandat aux enjeux de discrimination.

Isabelle Chagnon

Crédit : Amélie Philibert

Le Bureau d’intervention en matière de harcèlement (BIMH) change de nom et devient le Bureau du respect de la personne – Prévention et lutte contre le harcèlement, la discrimination, le racisme et les violences à caractère sexuel. «C’est important de le préciser parce que ce changement reflète le fait que notre mission est devenue plus large tout en mettant l’accent sur du positif et sur la prévention», indique sa directrice, Isabelle Chagnon.

En ce qui concerne l’élargissement du mandat du BIMH, il fait suite à la Mission du recteur sur la liberté d’expression en contexte universitaire. «Durant les travaux de la Mission, des membres de la communauté ont parlé de ces enjeux en lien, justement, avec la liberté d’expression. Plusieurs personnes trouvaient qu’il n’y avait pas d’endroit où signaler leurs situations problématiques associées à la discrimination», résume Mme Chagnon. C’est le bureau qu’elle dirige depuis 2018 qui a été désigné comme lieu pour mettre en œuvre les mesures de prévention ainsi que les processus d’accueil et de traitement des signalements et des plaintes en matière de discrimination raciale et de tout autre type de discrimination.

Plus de responsabilités

Alessandra Devulsky

Crédit : Amélie Philibert

Même si le changement du mandat de son bureau découle de la Mission du recteur sur la liberté d’expression, Isabelle Chagnon souligne qu’il est important de mentionner que cette décision est aussi liée au plan d’action Pour l’équité et l’inclusion 2020-2023, mis en place par le bureau de l’équité, de la diversité et de l’inclusion (EDI). «Parmi les 174 mesures du plan d’action, la 111e, par exemple, concerne directement notre mission. Elle porte sur l’élaboration d’interventions préventives ou de réparation relativement au harcèlement basé sur le sexisme, le racisme, l’islamophobie, l’antisémitisme, l’homophobie et le capacitisme et toute autre forme de préjugé face à divers marqueurs de la diversité. On a jusqu’en mai 2023 pour les concevoir, mais on va y arriver avant, assure Isabelle Chagnon. Le changement de nom du BIMH vient également de ce mandat du bureau de l’EDI, ainsi que du nombre élevé de dossiers traités quant à des conflits interpersonnels ou à l’incivilité et de dossiers traités de manière préventive, c’est-à-dire sans que le dépôt d’une plainte soit nécessaire.»

Afin de répondre aux besoins de la communauté de l’UdeM devant les enjeux de discrimination, une intervenante spécialisée en prévention de la discrimination a été embauchée. Il s’agit d’Alessandra Devulsky, qui se joint à une équipe composée, outre Isabelle Chagnon, de cinq professionnels intervenants et d’une coordonnatrice. «Le nombre de conseillers et de conseillères au BIMH a doublé en quatre ans», dit la directrice.

Éducation et prévention

Sur le plan pratique, le rôle accru du Bureau du respect de la personne permettra d’augmenter la sensibilisation des membres de la communauté de l’UdeM aux enjeux de la discrimination et du racisme. «On veut les sensibiliser aux différentes formes de la discrimination et à ses répercussions sur toutes les facettes de la vie. Conscientiser les gens, c’est aussi leur faire réaliser que, parfois, c’est dans de tout petits gestes, de tout petits propos que la discrimination et le racisme peuvent se faire sentir», énumère Mme Chagnon.

Selon elle, un des défis sera d’être à l’écoute des membres de la communauté afin d’avoir la bonne approche en matière de sensibilisation. «On veut réellement faire preuve de sensibilité envers les personnes qui se sentent discriminées, qu’elles soient issues des minorités visibles, de la diversité de genre, des minorités culturelles, ethniques ou religieuses.»

Depuis 2019, le BIMH offre des formations qui visent à prévenir et à combattre les inconduites et les violences à caractère sexuel. Il a d’ailleurs servi de modèle pour la création d’un nouveau service destiné à lutter contre ces violences à l’Université d’Aix-Marseille.

Son prochain objectif est, notamment, de lancer une campagne contre le racisme et la discrimination raciale à la rentrée d’automne. Avec l’élargissement du mandat du bureau qu’elle dirige, Isabelle Chagnon s’attend à ce qu’il y ait une augmentation des signalements et c’est tant mieux: «Parfois, les gens n’osent pas faire de signalement parce qu’ils ont l’impression que ce qu’ils vivent n’est pas si grave. Le message qu’on veut envoyer, c’est “Même si vous n’êtes pas certain, venez nous en parler”. Cela va permettre d’intervenir s’il y a lieu de le faire, mais aussi d’adapter nos campagnes de sensibilisation. Plus il y a de gens qui parleront de leur vécu, plus la sensibilisation sera efficace.»