L’intégrité professionnelle ou comment faire pour bien faire

L’intégrité et la conduite responsable en recherche constituent un principe fondamental à la base des activités universitaires et son importance fait consensus dans la communauté. Mais qu’en est-il de l’importance de l’intégrité pour les personnes diplômées des cycles supérieurs qui entament une carrière en dehors des milieux de recherche? En quoi consiste une conduite responsable sur le marché du travail? Dit simplement, être intègre signifie bien faire, agir de manière responsable en toutes circonstances et savoir concilier ses valeurs et ses choix dans un rapport cohérent à soi et à l’autre. Plus largement, il s’agit de respecter le code d’éthique ou les normes de pratique d’un organisme ou encore d’acquérir une conscience sociale et environnementale. Toutes ces qualités participent aux fondements d’un comportement intègre et sont des plus recherchées par les employeurs, quel que soit le secteur d’activité. La personne sachant faire preuve d’intégrité professionnelle contribue non seulement au maintien d’un climat de travail positif et productif, mais également à la qualité de l’image en matière de responsabilité sociale de l’entreprise qui l’embauche. Sur une base plus personnelle, l’intégrité professionnelle permet à l’individu de mieux faire face aux critiques et de mieux gérer les conflits qui se présenteront inévitablement sur son parcours.

Mais comment bien faire quand on fait partie d’une profession qui n’a pas de code de déontologie auquel se référer? Guillaume Paré travaille dans le domaine de la conduite responsable en recherche depuis plus de 15 ans. Après avoir enseigné l’éthique et l’intégrité scientifique durant de nombreuses années, il a conçu la formation Éthique et intégrité en milieu professionnel aux Saisons des Études supérieures et postdoctorales de l’Université de Montréal à l’intention des étudiants et étudiantes des cycles supérieurs en vue de leur intégration au marché du travail. Conseiller du directeur de la recherche et de l’innovation à Polytechnique Montréal, il considère que l’intégrité professionnelle permet aux personnes diplômées de se démarquer en inspirant la confiance à leurs employeurs et en gagnant leur respect par la cohérence et la constance démontrées à travers leur discours et leurs actions. Selon lui, «une personne intègre s’offre un cadre à l’intérieur duquel gérer les situations difficiles qui peuvent – qui vont – se présenter comme les conflits de valeurs, d’intérêts, de loyauté ou encore des situations où le recul, l’impartialité et la réflexion sont de mise».

Pour Guillaume Paré, il est important d’outiller les étudiantes et les étudiants avant leur transition vers le marché du travail, puisque, en début de carrière, «notre vulnérabilité et notre précarité exercent des pressions sur notre capacité à être intègres et cette situation peut nous placer face à des dilemmes parfois complexes et anxiogènes», dit-il.

Faire preuve d’intégrité professionnelle demande d’acquérir plusieurs compétences transversales essentielles telles que la communication, la collaboration, le leadership, la créativité et l’innovation. Les années d’études aux cycles supérieurs et celles postdoctorales offrent aux étudiantes et aux étudiants qui y sont sensibles plusieurs occasions de développer ces compétences transversales, tant au sein de leur programme que par les activités de formation ou de réseautage à leur intention. La prise de conscience est la première étape dans l’acquisition, puis le perfectionnement des capacités qui permettront d’établir des relations interpersonnelles basées sur la confiance et le respect, avec une crédibilité professionnelle accrue.