Impression 3D de valves cardiaques: un pari réussi par un duo de chercheurs

Crédit : CHU Sainte-Justine

En 5 secondes

Deux chercheurs du CHU Sainte-Justine et de l’UdeM ont produit une bioencre pour imprimer des valves cardiaques fonctionnelles dans l’espoir d’aider les enfants atteints de malformations cardiaques.

Crédit : CHU Sainte-Justine

Imprimer des valves cardiaques fonctionnelles? C’est l’incroyable pari réussi par le chercheur Houman Savoji et son doctorant Arman Jafari, qui fait l’objet d’une publication dans la prestigieuse revue Advanced Functional Materials. Les auteurs sont en effet parvenus à produire une bioencre permettant d’imprimer des valves cardiaques fonctionnelles et durables. Une percée majeure porteuse d’espoir pour améliorer les chances de guérison des enfants atteints de malformations cardiaques.

Le bon composé pour des valves cardiaques biomimétiques

Houman Savoji et Arman Jafari

Crédit : CHU Sainte-Justine

Le génie tissulaire est une avenue particulièrement intéressante pour créer des tissus et organes vivants, grâce à la combinaison de biomatériaux et de cellules. Ainsi, contrairement aux valves cardiaques mécaniques par exemple, les valves biomimétiques produites par génie tissulaire se développeraient ou «grandiraient» avec les personnes greffées. De tels tissus et organes pourraient être fabriqués grâce à une imprimante 3D – à partir d’une bioencre telle que celle élaborée dans le laboratoire d’Houman Savoji, chercheur au CHU Sainte-Justine et professeur à l’Université de Montréal.

«Mon équipe a démontré qu’une encre composée d’alcool polyvinyle, de gélatine et de k-carraghénane permet d’imprimer des valves cardiaques qui s’ouvrent et se ferment correctement et qui possèdent des propriétés de biocompatibilité et d’antithrombogénicité in vitro et in vivo. Elles fonctionnent bien dans un environnement comme celui du corps humain pour des tailles destinées tant aux adultes qu'aux enfants», explique le chercheur. Ce composé permet également d’établir une structure (appelée «échafaudage») dans laquelle les cellules souches peuvent croître jusqu’à la remplacer par un tissu entièrement vivant.

Mieux: dans des tests en laboratoire, les valves créées provoquaient moins d’effets négatifs que les valves mécaniques ou animales actuellement utilisées chez les patients. «Ces résultats permettent de croire que nos valves entraîneraient moins de complications et de risques que celles employées aujourd'hui, se réjouit Arman Jafari. Et comme il s'agit d'un tissu artificiel biomimétique, cela signifie qu'à l'avenir ces valves pourront potentiellement se développer en même temps qu'un enfant transplanté, réduisant ainsi le nombre d'interventions chirurgicales nécessaires.»

Dans les prochaines années, les auteurs comptent poursuivre leurs recherches avec des essais in vivo afin que cette technologie soit un jour disponible pour les petits patients.

  • Crédit : CHU Sainte-Justine
  • Crédit : CHU Sainte-Justine
  • Crédit : CHU Sainte-Justine

À propos de cette étude

L’article «Formulation and Evaluation of PVA/Gelatin/Carrageenan Inks for 3D Printing and Development of Tissue-Engineered Heart Valves», par Arman Jafari, Gregor Andelfinger et Houman Savoji, est paru dans la revue Advanced Functional Materials.

La recherche a bénéficié d’un soutien financier du Fonds de recherche du Québec – Santé (FRQS), du Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie du Canada, de l’Institut TransMedTech, du Centre de recherche du CHU Sainte-Justine et de l’Université de Montréal. Arman Jafari a également reçu une bourse doctorale du FRQS et une bourse d’excellence de la Faculté de médecine de l’Université de Montréal.

Relations avec les médias