L’UdeM, chef de file d'Une seule santé d’hier à demain

La tour du pavillon Roger-Gaudry

La tour du pavillon Roger-Gaudry

Crédit : Geneviève Bonesso

En 5 secondes

Grâce à sa vaste communauté de scientifiques et à sa gouvernance engagée, l’UdeM jouit d’une position unique en matière d’Une seule santé. Tour d’horizon d’un écosystème effervescent.

À l’heure où les crises sanitaires, environnementales et sociales sont plus que jamais interreliées, les offensives fragmentées pour traiter la santé des humains, celle des animaux et celle de l’environnement ne suffisent plus pour assurer un bien-être durable.  

L’approche Une seule santé (USS) est devenue un levier indispensable pour relever les défis actuels et futurs, comme la multiplication des zoonoses, la montée de l’antibiorésistance, l’insécurité alimentaire, les changements climatiques et la perte de biodiversité. 

Depuis le début des années 2000, au Canada, la conceptualisation de l'interdépendance entre les santés humaine, animale et environnementale a pris de l’ampleur. Ce besoin mobilise l’ensemble des parties prenantes de la recherche et de la formation, des gouvernements, des industries et de la société civile.  

Et l’Université de Montréal est particulièrement active à cet égard par le biais d’expertises réputées en recherche, formation et innovation. 

Un soutien institutionnel ancré

Marie-Josée Hébert

Marie-Josée Hébert

Crédit : Amélie Philibert, Université de Montréal

Depuis plusieurs années, le concept intersectoriel et inclusif Une seule santé est une force motrice qui guide les décisions en recherche, en enseignement et pour ce qui est de partenariats des membres de la communauté de l’UdeM. Cette volonté émane des équipes de recherche, mais aussi des instances qui les soutiennent dans leur mobilisation. 

«On ne peut pas aspirer à une santé individuelle ou même collective humaine si l’on ne s’occupe pas de l’environnement qu’on partage avec les animaux et les plantes, estime Marie-Josée Hébert, vice-rectrice à la recherche, à la découverte, à la création et à l’innovation de l’Université de Montréal. Et à l’Université, la mise en action se fait selon un cercle vertueux: nous bénéficions de l’énergie et du savoir-faire de l’ensemble de nos équipes de recherche et, de notre côté, nous nous assurons de créer des occasions pour recueillir leurs réflexions et mettre en place les structures nécessaires à leurs aspirations les plus ambitieuses.» 

«Il y a un arrimage fort entre les chercheuses et chercheurs qui comprennent l’importance de s’unir pour mieux répondre et agir face aux grands enjeux de société, et l’Initiative Une seule santé vise justement à faciliter les dialogues intersectoriels», ajoute Luc Stafford, vice-recteur adjoint à la recherche, qui codirige l’Initiative avec Julie Carrier, vice-rectrice adjointe aux études supérieures et postdoctorales. 

Justement, les équipes des vice-rectorats poursuivent leurs efforts pour instaurer des mécanismes favorisant les échanges, les collaborations et le partage de données entre les différents secteurs. Et de ce désir sont nés de nombreux projets innovants. 

Une mentalité qui s’incarne par des projets structurants

Luc Stafford

Luc Stafford

Crédit : Amélie Philibert, Université de Montréal

Au-delà du concept, l’approche USS se matérialise dans des succès bien concrets. On peut mentionner le projet PARCS en santé, piloté par la professeure Cécile Aenishaenslin, qui vise à protéger à la fois la santé humaine et la santé des écosystèmes dans des parcs naturels périurbains des régions de Montréal, de la Montérégie et de l’Estrie. 

Ou encore Précrisa, un réseau de recherche financé par les Fonds de recherche du Québec, né d’une collaboration entre l’Université du Québec à Rimouski, l’Université de Montréal et des citoyens et citoyennes partenaires, dont l’objectif est notamment de mieux nous outiller face aux menaces émergentes susceptibles de provoquer de nouvelles crises sanitaires. 

L’Université de Montréal accueille deux chaires d’excellence en recherche du Canada (CERC) qui s’inscrivent dans une démarche USS: la CERC Une seule santé urbaine, dirigée par la professeure Evelyne De Leeuw, et la CERC Eco-Evo-Patho des microbes dans la nature, sous la direction de la professeure Frédérique Le Roux. La première explore les mécanismes de gouvernance et les enjeux de pouvoir au sein des projets urbains, alors que la seconde étudie des solutions novatrices pour freiner la montée de la résistance aux antibiotiques. 

Financé par Affaires mondiales Canada, le projet ELUZO, réunissant un large consortium de partenaires au Canada et en Afrique de l’Ouest chapeauté par l’Université de Montréal, s’inscrit aussi dans une perspective USS. Il mobilise les agricultrices pour renforcer leur capacité à lutter contre les zoonoses dans les communautés rurales du Sénégal et du Burkina Faso.  

Plusieurs centres et groupes de recherche de l’Université de Montréal tablent également sur l’approche USS, notamment le Centre de recherche en santé publique et le Groupe de recherche en épidémiologie des zoonoses et santé publique.   

Cet engagement pour l’approche Une seule santé est aussi le fait d’étudiantes et étudiants mobilisés. Le Club étudiant pour Une seule santé de l’Université de Montréal (Club USS), créé par et pour la communauté étudiante, en est l’une des principales illustrations. Aujourd’hui, le Club USS participe activement à la coconstruction du Cercle Gaïa de l’UdeM, qui rallie et soutient la relève étudiante autour de projets favorisant la transition socioécologique à travers l’approche USS. 

«L’une des grandes forces de l’approche USS à l’UdeM est sa capacité à mobiliser des expertises de l’ensemble des facultés. Cette diversité permet de créer des synergies uniques qui sont essentielles pour relever des défis multidimensionnels et créer des solutions innovantes et interdisciplinaires qui enrichissent globalement la portée de chaque projet», indique Luc Stafford.  

Un leadership qui dépasse les frontières de l’UdeM

Marie-Josée Hébert et Luc Stafford sont unanimes: pour pleinement opérationnaliser la stratégie USS, il faut, certes, rallier toutes les disciplines, mais aussi décloisonner les organisations. 

«Le terrain de jeu est beaucoup plus vaste que l’Université de Montréal. Si l’on veut avoir une influence à l’échelle planétaire, il faut être prêt à sortir de son petit jardin», illustre la vice-rectrice. 

Dans cette visée, Luc Stafford et son équipe travaillent à tisser des liens entre l’Université de Montréal et d’autres universités canadiennes, notamment celles de Calgary, de Guelph et de la Saskatchewan en partenariat avec des agences gouvernementales, dont l’Agence canadienne d’inspection des aliments et l’Agence de la santé publique du Canada. Le but: bâtir une stratégie nationale relative à l’approche Une seule santé en vue de produire les outils pour l’ancrer dans les réalités canadiennes.  

Un futur à bâtir

Avec des expertises reconnues en zoonoses, antibiorésistance, biodiversité, contaminants émergents, systèmes alimentaires, éthique, architecture de paysage et intelligence artificielle, l’UdeM jouit d’un écosystème unique en matière d’Une seule santé. 

Cette concentration de savoirs permettra la naissance de plusieurs autres projets, comme la création prochaine d’un programme de doctorat qui mettra à contribution huit facultés. Du jamais vu à l’UdeM, mais aussi au Canada. 

Localement, c’est l’aménagement des campus mêmes qui continuera de tenir compte de la perspective USS: construire des lieux durables et inclusifs qui favorisent la santé des individus et la préservation de la biodiversité. 

«L’Université de Montréal a un leadership très fort, mais ce n’est que le début d’un mouvement», conclut Marie-Josée Hébert. 

Un panel à ne pas manquer

Le 22 novembre se tiendra le panel «Vers une stratégie nationale en Une seule santé pour le Canada», présenté à l’occasion de la Conférence sur les politiques scientifiques canadiennes à Ottawa. 

Organisée par l’Initiative Une seule santé, cette rencontre constituera une étape clé dans l’élaboration d’une stratégie nationale cohésive en collaboration avec les universités de Calgary, de la Saskatchewan et de Guelph. Animé par Marie-Josée Hébert, le panel réunira des leaders universitaires et d’agences gouvernementales engagés dans cette démarche:

  • William Ghali, vice-président à la recherche de l’Université de Calgary;
  • Katherine Frohlich, professeure à l’École de santé publique de l’Université de Montréal et directrice scientifique de l’Institut de la santé publique et des populations des Instituts de recherche en santé du Canada;
  • David Nanang, vice-président de l’Agence canadienne d’inspection des aliments;
  • Nicholas Ogden, directeur à l’Agence de la santé publique du Canada.

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