Alex Hernandez-Garcia, le professeur adepte de la science ouverte, de musique et des langues!

Alex Hernandez-Garcia

Alex Hernandez-Garcia

Crédit : Amélie Philibert, Université de Montréal

En 5 secondes

Depuis le 1er février, Alex Hernandez-Garcia est professeur adjoint au Département d’informatique et de recherche opérationnelle de l’UdeM.

Professeur adjoint au Département d'informatique et de recherche opérationnelle (DIRO) de l'Université de Montréal depuis le 1er février et membre de Mila, l’Institut québécois d’intelligence artificielle, Alex Hernandez-Garcia a un parcours jalonné de collaborations internationales et des centres d'intérêt multidisciplinaires qui témoignent de son engagement à répondre aux défis scientifiques contemporains à l’aide de l’intelligence artificielle (IA).  

«J'ai toujours voulu allier la science fondamentale et les applications concrètes, indique-t-il d’emblée. Ce qui m'anime, c'est de comprendre comment l'apprentissage automatique peut nous aider à relever des défis planétaires, qu'il s'agisse du climat ou de la santé.»

De Soria à Montréal en passant par Berlin, Amsterdam et Cambridge

Né à Soria, en Espagne, et ayant grandi près de Madrid, Alex Hernandez-Garcia s’intéresse très tôt à la science et à la musique: dès l’âge de quatre ans, il apprend le violon, un instrument qui ne le quittera plus!  

Son amour pour les mathématiques, la physique et les arts l’incite à entamer des études en ingénierie des systèmes audiovisuels à l’Universidad Carlos III de Madrid, où il obtient son baccalauréat en 2014.  

«À ce moment-là, je m’imaginais travailler dans l’industrie musicale, mais la vie m’a amené ailleurs», dit-il en riant. En effet, attiré par les sciences fondamentales, il fait une maîtrise en communication et multimédia au même établissement, pour ensuite amorcer un doctorat en sciences cognitives et apprentissage profond à l'Université d'Osnabrück, en Allemagne, qu’il terminera en 2020.   

Après deux stages qui l’ont mené successivement au Centre Spinoza en neuro-imagerie d’Amsterdam, puis à l’Unité des sciences cognitives et du cerveau à Cambridge, il atterrit à Montréal pour effectuer un postdoctorat aux côtés des professeurs Yoshua Bengio et David Rolnick à Mila. «J’ai été enchanté par l'environnement de recherche collaborative de Mila et du DIRO, et j’ai choisi d'y poursuivre mes travaux sur les modèles génératifs et l'apprentissage actif appliqués aux sciences environnementales et médicales», précise-t-il.

Pour la science ouverte et la recherche collaborative

Dans ses projets de recherche, Alex Hernandez-Garcia s'intéresse à la façon dont l'apprentissage automatique peut optimiser la modélisation climatique ou accélérer la découverte de nouveaux matériaux plus durables. «Les modèles climatiques traditionnels sont extrêmement exigeants en termes de calcul, explique-t-il. L'IA peut nous aider à élaborer des modèles plus efficaces, capables d'augmenter la résolution spatiale des prévisions climatiques, ce qui peut permettre de prendre des décisions à l’échelle locale face aux changements climatiques.»  

Devenu membre de l’Institut Courtois, il a aussi contribué à l’utilisation de l’apprentissage automatique pour la découverte de nouveaux matériaux, en collaboration avec des experts du domaine, notamment en participant à la mise au point de modèles génératifs capables de mettre au jour de nouveaux électrocatalyseurs, essentiels à la réduction de la consommation d'énergie dans l'industrie. 

«Au départ, je ne connaissais presque rien au domaine des matériaux, mais à force de discuter et d’échanger avec des spécialistes, nous avons pu concevoir des modèles qui peuvent réellement faire avancer la recherche», raconte-t-il avec enthousiasme. 

Mais au-delà de ses travaux de recherche, Alex Hernandez-Garcia est un fervent défenseur de la science ouverte et de la collaboration. Il préconise un modèle de recherche plus coopératif, en opposition à une compétition excessive qui, selon lui, peut freiner les avancées scientifiques. 

«La science doit relever d’un effort collectif, plaide-t-il. Publier en accès libre, partager nos codes et nos données, encourager la transparence, ce sont là des principes fondamentaux qui garantissent que la connaissance bénéficie à tous.»  

Son engagement pour une science inclusive se traduit aussi par sa participation à diverses initiatives de mentorat destinées à soutenir les étudiantes et étudiants issus de groupes sous-représentés, comme le AI4Good Lab et LatinX in AI.

Une intelligence naturelle pour la musique et les langues!

Hors du laboratoire, Alex Hernandez-Garcia cultive une passion pour la musique. Avec son violon, il a exploré divers styles, du classique aux musiques traditionnelles espagnole et irlandaise en passant par le folk, le jazz et le punk rock.  

«J’ai aussi appris la cornemuse, ce qui m’a permis de découvrir plusieurs cultures et de faire partie d’un groupe avec lequel j’ai beaucoup voyagé, relate-t-il. Ce fut une superbe expérience et la musique fait encore et toujours partie de ma vie: je continue de jouer du violon de façon semi-professionnelle avec l’Orchestre symphonique de l’Isle.» 

Par ailleurs, au fil des cultures dont il s’est imprégné, le nouveau professeur du DIRO a appris pas moins de cinq langues, outre le castillan de son pays natal.  

«J’ai étudié le français comme deuxième langue étrangère à l’école ainsi que le grec… Puis j’ai déménagé en Allemagne, où j’ai d’abord appris la langue pour survivre, avant de m’inscrire à un cours gratuit d’italien. Et au Québec, je me suis remis au français, laisse-t-il tomber simplement. J’ai toujours eu un intérêt pour les langues en général, les langues européennes ayant beaucoup de similitudes entre elles!» 

Alors qu'il se prépare à rencontrer ses premiers étudiants et étudiantes, le professeur polyvalent envisage avec enthousiasme l'enseignement et le partage de ses connaissances. «L'enseignement est une occasion fantastique de transmettre non seulement des connaissances, mais aussi une manière de penser la recherche; j'aimerais amener mes groupes à voir l'IA comme un outil puissant au service de la société», conclut-il.