Durant sa jeunesse, la figure de Michel Chartrand est présente dans l’univers de Pierre-Antoine Harvey. «Je ne sais pas pourquoi – je ne viens pas d’une famille syndicaliste –, mais ma mère l’adorait. Je l’ai connu très jeune», se souvient-il. Après son baccalauréat en science politique, il désire s’engager socialement. Son activité bénévole auprès de l’organisme de défense des non-syndiqués Au bas de l’échelle sera marquante pour la suite de son parcours, et elle se poursuit jusqu’à ce jour.
À la suite de son baccalauréat, Pierre-Antoine Harvey fait une maîtrise en économie du travail à l’Université du Québec à Montréal dans l’espoir d’intégrer le service de recherche d’une centrale syndicale. De la science politique, il retient l’importance de la notion de rapport de force. «En économie classique, la notion de pouvoir est presque complètement évacuée. Mais le travail, c’est une relation à la fois économique et sociale. Et les relations de pouvoir se jouent quotidiennement», note-t-il.
Même s’il garde toujours un pied sur le terrain, il reste intéressé par la recherche, passant par le Centre de recherche interuniversitaire sur la mondialisation et le travail comme professionnel de recherche, ce qui le mènera à y entamer un doctorat en relations de travail.
Lorsque l’occasion d’entrer au service de recherche de la CSQ se présente, il la saisit, même s’il n’a pas terminé sa thèse – ce qui lui vaudra deux ans de nuits blanches. À la CSQ, il prépare les dossiers pour aider le bureau syndical à définir ses orientations et énoncer sa position sur les finances publiques et la négociation. Il continue à tisser des liens avec le monde universitaire, collaborant avec des professeurs, acceptant des charges de cours et donnant des conférences. Il est également chercheur associé à l’Institut de recherche et d’informations socioéconomiques depuis 2003.
«Mais c’est sûr que, quand on fait un doctorat, on réfléchit à la carrière universitaire», mentionne-t-il. Le moment est propice lorsqu’un poste à l’UdeM s’affiche. «C’est un gros saut!» confie celui dont la transition s’est déroulée en pleine annonce de compressions budgétaires en éducation. «J’espérais ne pas avoir à rouvrir cette boîte-là avant de partir!» lance-t-il.